L'Intersyndicale a décidé de « reporter » au 1er trimestre 2017 son mouvement de protestation pour revendiquer le retrait du projet de loi sur la retraite, adopté le 30 novembre dernier, par la chambre basse du Parlement. Cette décision a été prise, lundi dernier, à la faveur de sa réunion tenue à Alger. Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a précisé qu'il ne s'agit pas de gel du mouvement de protestation entamé depuis deux mois. « Notre décision est mûrement réfléchie. Nous avons estimé qu'il serait inutile d'organiser une action de protestation en cette période marquée par l'organisation des examens de fin du premier trimestre et les vacances scolaires d'hiver », a-t-il expliqué. Notre interlocuteur a fait savoir qu'une nouvelle réunion de l'Intersyndicale est prévue le 7 janvier prochain pour fixer le calendrier et la nature des prochaines actions de protestation. Il a souligné que la tendance au niveau de la base est la grève illimitée. D'ailleurs, chaque syndicat réunira incessamment son conseil national pour approfondir le débat sur cette question. « Une grève illimitée est une question sérieuse. Il faudrait préparer le terrain, sensibiliser les travailleurs et choisir le moment opportun. C'est différent de toutes les actions que nous avons jusque-là initiées », a-t-il indiqué. Le SG du Satef a affirmé que l'amendement du président de la République opéré sur le projet de loi en permettant aux travailleurs de partir à la retraite après 32 ans de services est « un geste qui mérite d'être salué », mais « insuffisant ». Il a souligné que les travailleurs demandent le retrait du projet. « Nous ne sommes pas convaincus par l'argument du gouvernement selon lequel la Caisse nationale des retraites est déficitaire », a-t-il clamé. C'est pourquoi l'Intersyndicale, ajoute encore le syndicaliste, a, de tout temps, insisté sur l'ouverture d'un dialogue « serein » et « responsable » avec le gouvernement autour de ce dossier fin de tenter de trouver des solutions susceptibles de rééquilibrer la trésorerie de la CNR si celle-ci est réellement en situation de déficit.