Al-Qaïda, à travers sa représentation locale Fath Al-Cham pour éviter les foudres dues à son inscription dans la liste noire des organisations terroristes, et le groupe Daech ont irrémédiablement perdu la bataille stratégique en Syrie. Les revers militaires se suivent à Alep pour les rebelles assiégés à Alep et chassés de nouveau de la cité de Palmyre qu'ils sont parvenus à reprendre, samedi, après avoir été chassés en mai 2015. Le « Stalingrad » syrien atteste effectivement d'un tournant décisif qui a brisé les reins au terrorisme international et définitivement mis fin au mythe de l'opposition dite modérée susceptible de présenter une alternative politique et militaire. La conquête totale d'Alep conforte le régime de Bachar El Assad qui s'impose en interlocuteur incontournable, maître des « principales villes syriennes, Damas, Homs et Alep, et surtout de l'axe stratégique reliant la frontière jordanienne (sud) à quasiment la frontière turque (nord). « La victoire d'Alep aura un effet boule de neige », estime le directeur du Centre d'études pour le Moyen-Orient, de l'Université d'Oklahoma, Joshua Landis, pariant sur une vague de reddition des combattants de la rébellion convaincus de leur défaite inéluctable. En particulier, précise un autre chercheur, dans la Ghouta, l'autre bastion à l'est de la capitale, et la Douma redoutant le même sort qu'Alep. A Raqqa, un cadre du groupe terroriste Daech, le Franco-Tunisien Boubaker El Hakim, a trouvé la mort, lors d'un bombardement aérien de la coalition internationale. Le mouvement d'Abou Bakr El Baghdadi est traqué aussi dans le fief d'El Bab, dans la province d'Alep, par l'armée turque et ses alliés rebelles syriens. Le scénario d'une convergence, explicitement avancé par le nouveau président américain Donald Trump accordant la priorité absolue au démantèlement de Daech, est de plus en plus évoqué par les spécialistes des questions stratégiques et sécuritaires. La constitution d'un front commun, associant le partenaire syrien à la lutte contre le terrorisme, n'est plus une vue de l'esprit. Dans la cité antique de Palmyre, la riposte foudroyante ne laisse plus aucun doute sur l'emprise syrienne qui, à la faveur de l'intervention de l'aviation russe menant plus de 60 raids, a enrayé l'offensive lancée par Daech mobilisant des véhicules blindés et de l'artillerie, les pertes sont lourdes : 300 membres de Daech tués, 11 chars et 31 véhicules détruits. Les temps sont assurément comptés pour l'opposition prête aux négociations « sans pré-condition », affirme le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, à l'issue d'une réunion internationale à Paris à laquelle participait le représentant de l'opposition, Riad Hijab.