Un urbanisme anarchique bat son plein, jusqu'à la démesure dans cette localité. Ici, point d'aire de jeux ni d'espaces verts, l'heure est aux hideuses constructions. Chef-lieu de commune, relevant de la daïra de Sidi Ali Boussidi, Lamtar demeure loin du développement. Région à vocation agricole, la commune, selon son P/APC, Abdelkader Bensaâd, ne dispose pas d'assiette foncière pour la réalisation de projets. « Il n'existe aucun terrain disponible pour ériger des projets », se plaint-il, espérant la récupération d'une parcelle d'une superficie de 33.175 mètres carrés cédée en 1989 à un investisseur au dinar symbolique mais restée en l'état. « Le projet n'a pas été concrétisé, et nous avons sollicité le wali à plusieurs reprises pour sa récupération », affirme-t-il, exhibant la dernière correspondance datant du mois de novembre dernier et qui a été adressée au premier responsable de la wilaya. Cette action s'inscrit, selon Bensaâd, conformément à l'instruction du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales qui insiste sur la récupération du foncier destiné à l'investissement. « Ce lopin de terre serait une bouffée d'oxygène pour la commune afin de réaliser des infrastructures, entre autres des centres de jeunes et une école », affirme-t-il. Lors de notre virée dans cette localité située près de la RN7 reliant Tlemcen à Sidi Bel-Abbès, un décor des plus désolants s'offre aux yeux. Il s'agit d'une décharge sauvage. Situé en plein centre de l'agglomération, cet immense tas d'ordures à ciel ouvert est livré à lui-même, sans que le moindre projet soit érigé sur place. Interrogé, le P/APC signale qu'il s'agit de la seule décharge dans la commune. « Pour nettoyer les lieux, la commune doit bénéficier d'une enveloppe budgétaire dans ce cadre », réplique-t-il. En attendant, des tonnes d'ordures et de débris envahissent cet endroit en plein cœur de la commune qui compte une population d'environ 27.000 âmes. En été, les moustiques y pullulent. Le pire, c'est qu'on procède sur place à l'incinération de ces déchets avec leur lot de fumées toxiques. Autre danger : faute d'aires de jeux, les enfants investissent régulièrement le lieu pour y jouer. « L'APC n'a pas les moyens, et les citoyens continuent encore à jeter les ordures au niveau de cette décharge malgré nos appels pour les en dissuader. Il s'agit d'une catastrophe écologique », dénonce Bensaâd. Et pour ne rien arranger, les eaux usées se déversent directement dans l'oued Mekerra. Selon son président, la commune nécessite des travaux d'urgence pour le renouvellement de son réseau d'alimentation en eau potable, d'évacuation des eaux usées, le revêtement de la chaussée... « Beaucoup reste à faire, pour créer un cadre de vie acceptable », dit-il.