Des jeux Olympiques dans lesquels l'Algérie a fait des résultats mitigés voire catastrophiques dans certaines disciplines. A la clé, deux médailles d'argent aux 800 m et 1500 m pour Mekhkloufi et une cinquième place pour Larbi Bouraâda. Sinon pour le reste, en individuel ou dans les sports collectifs, les participants sont passés à côté avec des éliminations voire même des abandons dénotant la mauvaise qualité de la préparation et ce même si le niveau de Rio était très élevé. La boxe, le judo et le karaté qui ont dominé le continent durant toute l'année ont été un véritable bide lors de ces JO. Aucun athlète n'a réussi à dépasser le stade des quarts de finale. La sélection olympique de football n'a réussi à arracher qu'un petit point face au Portugal en phase de poule. Fort heureusement, les jeux paralympiques ont réussi à sauver la mise et à hisser l'étendard Algérie. En effet, le handisport a, une fois de plus, laissé son empreinte sur les scènes sportives algérienne et internationale à travers des résultats acceptables au cours d'une année olympique marquée par une participation des « plus honorables » aux 15es jeux paralympiques de Rio. Ainsi pour sa sixième participation à cet événement planétaire, le handisport algérien a récolté la bagatelle de 16 médailles (4 or, 5 argent et 7 bronze) le plaçant ainsi au 27e rang sur les 83 pays classés au tableau final des médailles et plus de 170 nations présentes. Malgré l'absence de Mohamed Allek, décédé le 8 mars dernier, soit quelques semaines avant ces JP dont l'ombre, pour ne pas dire le fantôme avait plané, c'est l'athlétisme qui a su tirer son épingle du jeu avec un total de 15 médailles dont quatre en or avec, à la clé, une 11e place sur 68 pays classés, un record du monde, quatre d'Afrique et trois performances personnelles. En plus des anciens qui étaient au rendez-vous, à l'instar d'Abdellatif Baka, Nouioua, Saïfi, Berrahal, Medjmedj, Gasmi, Bahlaz, Kardjena, Hamri, Djemai et Hamdi, plusieurs nouveaux jeunes talents ont brillé, que ce soit ceux qui ont été médaillés —Asmahan Boudjadar (or au poids), Mohamed-Fouad Hamoumou (bronze au 400 m) et Abdelaoui Chérine (bronze/judo) —, ou qui ne l'ont pas été, à l'image d'Abderrahim Missouni (6e au poids), Fouad Baka (4e au 800 m), Sid-Ali Bouzourine (4e au 400 m), Samira Guerioua, Hocine Bettir (powerlifting) et Mehdi Meskine (judo). Pour les responsables techniques, les résultats obtenus ont confirmé, encore une fois, la bonne santé du handisport algérien, sans oublier le fait que la prestation de ces jeunes restera une des « multiples satisfactions » de ces jeux qui étaient pour eux « très enrichissants sur tous les plans ». Il faut dire aussi que ces bons résultats en individuel ont quelque peu caché et mis au second plan les performances des sports collectifs. Et pour cause si la participation algérienne aux JP de Rio-2016 a été jugée « acceptable » pour les disciplines individuelles, elle l'est par contre moins pour les sports collectifs représentés par le goal-ball et le handi-basket (messieurs et dames) qui ont terminé à la dernière place avec aucun match gagné. Ainsi en goal-ball, l'équipe masculine, si forte qu'elle puisse l'être au niveau africain et habituée à faire nettement mieux, n'était que l'ombre d'elle-même. Sa déconvenue à Rio (10e et dernière position) a surpris tout le monde, y compris son sélectionneur qui a reconnu que son groupe était passé complètement à côté en raison de l'instabilité du staff technique. Idem pour les dames, dernières du tournoi pour leur première sortie olympique, qui n'ont à aucun moment pu rivaliser avec les autres nations. Le diagnostic est aussi le même pour le handi-basket algérien (hommes et dames) qui s'est heurté à la dure réalité du haut niveau. Pour revenir sur le plan national et comme d'habitude, c'est le sport roi et l'équipe nationale qui ont alimenté le plus l'actualité. En effet, l'Algérie, qui a terminé l'année 2015 à la 28e place au classement de la Fédération internationale de football (Fifa) et deuxième sur la scène africaine, chutera une année plus tard au 38e rang mondial et 5e continental, amorçant une courbe descendante inquiétante. Le classement Fifa traduit parfaitement la difficile année 2016 que vient de vivre la sélection nationale, pendant laquelle elle a fait des pas en arrière au lieu de poursuivre sur sa lancée enclenchée lors du Mondial-2014, quand elle avait atteint les huitièmes de finale de la fête planétaire pour la première fois de son histoire. Pourtant, les responsables du sport roi en Algérie ont œuvré à stabiliser l'effectif, tout en le renforçant par de nouvelles têtes formées dans des écoles européennes reconnues, à l'image de Yassine Benzia (ex-Lyon et Lille actuellement, France) ou Ismaël Bennacer (Arsenal, Angleterre). Mieux, certains joueurs de l'équipe nationale ont pris une dimension mondiale. L'exemple le plus édifiant est celui de Riyad Mahrez, qui a conduit son club Leicester City au titre historique de champion d'Angleterre. Une distinction ayant permis à l'ailier algérien d'amasser pas mal de trophées personnels, dont le plus important est celui de meilleur joueur de Premier League 2015-2016. Pour sa part, le meilleur buteur en activité des Verts, Islam Slimani, est devenu l'un des plus chers joueurs au monde, après avoir été transféré du Sporting Lisbonne (Portugal) vers Leicester City en août dernier contre une somme dépassant les 30 millions d'euros.
Qualification à la CAN-2017, le Mondial-2018 compromis Tout cela a conforté la valeur de l'échiquier desVerts qui n'a pas fait dans le détail cette année lors des éliminatoires de la Coupe d'Afrique (CAN-2017) en étrillant ses adversaires du groupe, pour un total de cinq victoires et un nul en six matches joués durant les qualifications. Au terme de ces éliminatoires, l'équipe nationale a été même sacrée meilleure attaque avec 25 réalisations. Une statistique ayant confirmé ce qualificatif de « rouleau compresseur » que s'est adjugé le « Club Algérie ». Mais les plus avertis refusaient d'aller vite en besogne, estimant que les adversaires des Verts durant les qualifications de la CAN (Ethiopie, Lesotho et Seychelles) étaient loin d'être une référence pour jauger leurs réelles capacités. Et pour cause dès l'entame des éliminatoires du Mondial-2018, l'Algérie était moins fringante qu'elle ne l'avait été jusque-là. Un nul à domicile contre le Cameroun (1-1) et une défaite au Nigeria (3-1) vont tout remettre en cause. A l'arrivée, c'est le rêve d'une troisième participation de rang à la fête footballistique planétaire qui s'éloigne quelque peu. En fait c'est le résultat de l'instabilité au niveau de la barre technique avec trois sélectionneurs qu'y se sont succédé. Un record en la matière en une seule année. D'abord, il y a eu le départ du Français Christian Gourcuff début avril remplacé par le Serbe Milovan Rajevac, un coach qui a laissé son empreinte lors de son passage au Ghana, qualifiant les Black Stars en finale de la CAN-2010 et en quarts de finale du Mondial de la même année. Ce dernier, trois mois plus tard, se retrouve dans l'obligation de rendre le tablier après avoir constaté qu'il était vite devenu indésirable chez ses propres joueurs. C'est une « vieille connaissance », en l'occurrence le Belge Georges Leekens, qui était resté seulement six mois aux commandes techniques de l'équipe nationale algérienne en 2003 qui lui succédera. Cette année 2016 sera aussi marquée par la belle aventure des Crabes du MOB en coupe de la CAF avec une finale à la clé face au Tout-Puissant (le mot n'étant pas péjoratif pour qualifier cette année zaïroise) Mazembé de Lubumbashi. En effet les hommes de Nasser Sandjak ont réussi à se hisser à la finale au prix de gros efforts tant ils étaient confrontés à de gros problèmes internes qui ont miné le groupe qui n'a justement pas réussi à survivre à cette aventure continentale qui aura été l'arbre qui a caché la forêt de problèmes de la vallée de la Soummam. Cette année 2016 a vu le sacre des deux clubs phares de la capitale qui se sont adjugés les deux titres majeurs, à savoir le titre de champion pour l'USM Alger et la coupe pour le MCA. Comme il y a eu cette surprise qui a pour nom la JS Saoura. En effet les Sudistes ont réussi à se hisser sans crier gare à la seconde place dépassant les ténors comme la JSK, l'ESS, le MCO ou encore le CRB et l'USMH. Il reste que la compétition nationale est considérée comme étant la plus faible au niveau maghrébin et arabe voire même continentale puisque les équipes qualifiées pour les joutes continentales hormis le MOB ont vite déchanté dès les tours éliminatoires. Pour conclure il reste à espérer que l'année 2017 redonne goût au sport algérien à commencer par la CAN au Gabon sur laquelle les fans des fennecs fondent de gros espoirs. Les EN de handball seniors touchent le fond Un autre sport a connu cette année un autre épisode de déclin. Il s'agit de la petite balle algérienne au niveau des équipes nationales seniors (hommes et dames). Au Caire, la sélection masculine a commencé la débacle en ratant la qualification au Mondial-2017 avec une 4e position durant le championnat d'Afrique. Une désillusion qui a été suivie entre le 28 novembre et le 7 décembre d'une autre hécatombe signée l'EN dames durant la compétition continentale à Luanda. Les filles se sont classées 7es sur neuf sélections. Ce qui a été insuffisant pour se qualifier au Mondial allemand prévu l'année prochaine. Dans un KO comme celui que vit le sport collectif le plus titré sur le plan africain (sept coupes), les responsables du sport algérien et de la discipline doivent faire de 2017 l'année de la relance d'un sport qui auparavant était le modèle de l'Afrique et même de plusieurs pays d'Europe.
