La décision était attendue mais elle a surpris. Les tarifs des taxis collectifs ont encore augmenté. La hausse varie selon la distance parcourue. A titre d'exemple, la course du Ruisseau vers la place du 1er-Mai est passée de 25 à 30 DA. Il en est de même pour le trajet El Mouradia-Place du 1er-Mai. Les passagers ont dû débourser 30 DA au lieu de 25. Les lignes interwilayas n'ont pas échappé à cette hausse. Le prix du ticket de bus Tizi Ouzou-Hassi Messaoud est plus cher. Il coûte 200 DA supplémentaires. Il est passé de 1.300 à 1.500 DA. Les chauffeurs de taxi n'ont pas attendu longtemps pour réajuster leurs tarifs. « Nous n'avons rien reçu d'officiel au sujet de cette hausse des courses. C'est une augmentation décidée d'une manière anarchique et à titre individuel. Notre Fédération s'en lave les main », a regretté le président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi, Hocine Aït Braham. Ce dernier s'est dit surpris par cette révision unilatérale. Les exploitants de taxi ont justifié leur décision par l'augmentation des prix des carburants. En effet, la loi de finances pour 2017 prévoit, dans son article 28, d'augmenter les tarifs actuels de la taxe sur les produits pétroliers (TPP) de 1 à 3 DA/litre respectivement pour le gasoil et les trois types d'essence. Cela va sans dire que faire le plein pour tout chauffeur revient plus cher. « Ce sont des dépenses en plus et des bénéfices en moins », nous explique un chauffeur qui se dirigeait vers Belouizdad. Mais pour Aït Braham, la hausse des prix des carburants ne peut pas expliquer cette décision des chauffeurs de taxi. Selon lui, même si cette révision s'impose, elle doit se faire dans le respect de la réglementation et après concertation avec la tutelle. C'est une deuxième révision après celle du début de l'année 2016 où les tarifs du transport collectif urbain et suburbain privé ont augmenté de 10%. La tarification pour les trajets allant jusqu'à 5 km avait été augmentée à 17 DA (contre 15), de 6 à 10 km à 22 DA (contre 20), de 11 à 20 km à 33 DA (contre 30) et les lignes de 21 à 30 km à 38 DA (contre 35). Pour sa part, le président de la Fédération algérienne des transporteurs de voyageurs et de marchandises, Abdelkader Boucherit, a précisé que son organisation n'a pas encore reçu de communiqué officiel du ministère des Transports sur une nouvelle tarification. Il exhorte la tutelle à intervenir rapidement « pour éviter des problèmes avec les usagers ». Concernant ces augmentations constatées, notre interlocuteur parle de « cas isolés ». Cela ne semble pas dissuader les propriétaires de bus à revoir aussi, dans les prochains jours, leurs tarifs.