Le cinéaste Rachid benhadj qui vit en Italie depuis près de 20 ans, y travaille toujours et encore comme cinéaste, son métier. Avec dans ses sujets, l'Algérie, les pulsions de sa société, les méandres de ses drames, le cœur de ses tensions, et la magie de sa culture, de ses racines… Qui ne se souvient donc pas de « Les agresseurs réalisé en 1980, ou encore de la complainte de « Lous, rose des sables » en 1989, puis « Touchia » sorti en 1992, cette cantique de femmes d'Alger et qui fera le voyage à Venise pour son festival. Et puis tout récemment «Mirka» réalisé en 1999 et enfin une adaptation de «Le pian nu » de l'écrivain marocain Mohamed Choukri traduit en plusieurs langues présenté en avant première à la salle Ibn Zeydoun en juillet 2005 et sorti dans les salles en 2006… Et aujourd'hui, Benhadj remet ça en portant un autre roman à l'écran, celui de Aziz Chouaki « L'Etoile d'Alger » qui vient d'être publié en Allemagne sous le titre de Stern von Algier (Donata Kinzelbach Verlag), après l'avoir été aux USA sous celui de The Star of Algiers (Graywolf Press). Egalement édité en Italie chez e/o, La Stella d'Algeri a reçu le prix Flaiano décerné le 10 juillet 2004 à Rome. Benhadj qui avait ce projet de tourner un film 100% algérien et qui lui tenait vraiment à cœur, a certainement trouvé là son sujet, celui de faire un film pour la mémoire et contre l'amnésie. Toute la tragédie que conte ce roman de Chouaki. Et Benhadj qui assure que malgré cet éloignement du pays qui n'est en fait que virtuel, a, en revanche toujours pensé dans la langue de sa mère ses films. Il ne peut ainsi que mieux transmettre ses émotions au public algérien et même étranger. L'Etoile d'Alger est l'histoire de Moussa, un jeune Algérois, chanteur à ses heures, qui rêve d'un succès international avant d'être rattrapé par le réel d'un pays en pleine ébullition. Dans le maelström algérien des années 90, Moussa vit au sein d'une famille de quatorze personnes entassées dans trois pièces d'une cité populaire pompeusement baptisée Mer et Soleil. Son espace intime se résume à un coin de chambre et, sur une étagère au dessus de son matelas parmi des reliques, des cassettes, un poster de Michael Jackson, de vieux numéros de revues parisiennes et quelques livres échoués là. Tenace, Moussa se construit un répertoire, monte un groupe, se fait peu à peu connaître et donne sa première interview, premier frémissement sur les marches du succès. Engagé dans une boîte du littoral puis dans un club plus huppé, il se choisit un nom de scène, Moussa Massy, se fait imprimer un poster et se voit proposer d'enregistrer sa première cassette. Le bateau Algérie prend l'eau et son ambition de jeune étoile aussi. Sans compter que son amie a été promise à un autre. Commence alors une descente aux enfers qui va achever de faire de lui, l'humilié, le propre fossoyeur de ses rêves anciens sous le masque d'un engagement nihiliste et assassin dans les phalanges de l'intégrisme. (Sources Algériades.com)