Prise de court par les initiatives africaine et turque visant l'arrêt des hostilités et le rétablissement de la paix en Libye, la Ligue arabe n'entend pas rester en marge d'une éventuelle solution politique qui risque de porter un coup fatal à sa «crédibilité» sur la scène mondiale. Surtout qu'elle a été l'organisation régionale qui a appelé au recours à la force contre les troupes de Kadhafi après avoir poussé au vote de la résolution 1973 autorisant les forces de la coalition, et l'Otan par la suite, à mettre en place la zone d'exclusion aérienne. Autrement dit, l'institution présidée par Amr Moussa craint de perdre sa place aux yeux d'une opinion arabe qui commence déjà à lui reprocher sa précipitation dans l'intervention militaire, mais aussi et surtout son effacement de la scène depuis le début des bombardements aériens ayant profité à d'autres forces régionales. C'est ainsi que se tient aujourd'hui au Caire, une réunion internationale de très haut niveau traitant des derniers développements de la situation en Libye et avec pour objectif de trouver les voies et moyens à adopter pour mettre fin à la crise. Dans une déclaration à la presse, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed Ben Helli, a indiqué que la réunion cherchera des solutions à la crise et coordonnera les efforts entre les organisations internationales dans ce sens. Cette réunion, organisée à l'initiative du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, verra une forte participation internationale avec en tête, l'Organisation de la conférence islamique, l'Union africaine, l'Union européenne représentée par sa chef de diplomatie Catherine Ashton. La Ligue arabe avait tenu, ces derniers jours, plusieurs réunions au niveau des ministres des Affaires étrangères et des délégués permanents afin de discuter des derniers développements en Libye. Une conférence du Groupe de contact sur la Libye a eu lieu hier à Doha, la capitale du Qatar.