Et ça repart pour un tour. Après avoir fait les choux gras de la presse, particulièrement britannique, au début de la décennie 90, le nucléaire algérien revient à la une. C'est par la grâce d'un livre d'un spécialiste de la question nucléaire, Bruno Tertrais, qui a longtemps travaillé sur le dossier au ministère français de la Défense, que la question rebondit. L'auteur de «Le marché noir de la bombe, enquête sur la prolifération nucléaire» élabore, tout au conditionnel, un plan machiavélique d'une prétendue capacité de l'Algérie à se doter de l'arme nucléaire. Bien sûr, toute la trame est échafaudée à partir de suppositions et d'élucubrations sans fondement aucun. Pour donner un peu plus de crédit à sa thèse, Tertrais met en doute la crédibilité de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), et force le trait sur les bonnes relations algéro-iraniennes et le plaidoyer de l'Algérie pour le droit des pays du Sud à développer le nucléaire civil. Pour le reste, l'analyse du «spécialiste» n'est qu'une hypothèse sans preuve tangibles. Juste une addition de supputations et une série d'omissions (volontaires) de la volonté de l'Algérie de développer son potentiel nucléaire d'une manière transparente avec la coopération de puissances occidentales dont les Etats-Unis et la France. La question est de savoir quel est donc l'objectif inavoué de Tetrais à travers le chapitre consacré à l'Algérie ? A moins que ce livre ne prépare une énième «agression» contre l'Algérie qui, apparemment, dérange bien des intérêts dans la région.