Photo : Fouad S. «La distribution des billets de banque par la Banque d'Algérie se fait d'une manière régulière et plus que suffisante», nous a précisé un responsable de la Banque d'Algérie à une question sur l'absence de liquidités qui persiste depuis plus de six mois dans certaines banques et agences postales. Ce dernier, outre les explication d'usage telles que les sorties d'argent inversement proportionnels aux rentrées, impute aussi les distorsions constatées à l'absence d'une « culture monétaire » c'est-à-dire celle qui consiste à faire usage des autres moyens de paiement aujourd'hui disponibles comme les cartes bancaires, le paiement par chèque de certaines factures... Le rush sur les guichets de banques lors des fins de mois, plus particulièrement, est devenu une image tout à fait banale chez nous. « Ce sont les augmentations des salaires qui sont la cause du manque de liquidités dans les bureaux de poste», à en croire le ministre de la Poste et des TIC. Pour Moussa Benhamadi, qui exerce une tutelle sur les agences postales, le manque de liquidités qui caractérise aujourd'hui les bureaux de poste est lié aux dernières augmentations des salaires dont ont bénéficié des milliers de travailleurs de différents corps relevant de la Fonction publique, ce qui a engendré « une forte demande en termes d'argent liquide. » Le plus étonnant, c'est que même les agences bancaires sont passées au « rationnement » en demandant à leurs clients de passer commande quand il s'agit de grosses sommes, la veille du retrait. C'est la même explication que donne le ministre des Finances, Karim Djoudi sur ce problème qui, selon lui, dure depuis six mois. Il avait fait savoir que des «mesures urgentes» préparées par le groupe de travail mis en place sous l'égide du ministère des Finances et avec la participation de la Banque d'Algérie et du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication allaient être prises pour, d'abord, «réduire rapidement la tension actuelle sur les liquidités au niveau d'Algérie Poste, et ensuite développer des instruments de paiement alternatifs au cash». On prévoit même, pour que les Postes puissent être bien alimentées en liquidités, de faire payer les citoyens de certaines prestations par le virement direct à la poste. L'émission du nouveau billet de banque de 2000 DA que l'Hôtel des Monnaies compte mettre en circulation peut aussi constituer « un instrument de gestion de cette pénurie », selon un cadre bancaire. Il donnera l'occasion à ceux qui veulent thésauriser de nouveaux billets ce qui « allégera la tension sur les autres coupures et donc atténuera la demande » explique-t-il. Le billet sera mis en circulation officiellement le 28 avril prochain et contrairement à certains commentaires, il ne se soldera pas par le retrait d'anciens billets. Il circulera «concomitamment avec les autres», avait déclaré le ministre des Finances. La Poste a prévu des bureaux itinérants, des distributeurs automatiques au niveau des centres de santé, des casernes, des enceintes universitaires pour juguler elle aussi la forte pression exercée sur ses établissements.