Le paysage médiatique algérien est des plus riches. Et nul ne peut nier cette réalité. A preuve, le grand nombre de quotidiens qui ornent les étals des kiosques. Aujourd'hui, plus de 80 titres sont proposés au citoyen. Dans ce lot, figurent 6 titres relevant de la presse publique, et dont les derniers nés remontent à 1985. C'est tout dire. Dans cette panoplie, l'Algérien peut trouver des informations politiques, sportives ou de proximité. C'est selon les goûts du lecteur. En ce 3 mai, journée internationale de la presse, on ne peut nier les avancées enregistrées. Et si durant longtemps certains ont estimé que le cadre juridique ne pouvait favoriser une presse libre, la donne a changé. D'ailleurs, beaucoup de pays nous envient et voient en la presse algérienne l'exemple de la liberté surtout avec la dépénalisation du délit de presse. Une décision du premier magistrat du pays qui prouve tout l'intérêt que portent les plus hautes autorités du pays aux journalistes qui ont été à l'avant-garde de la lutte contre le terrorisme. Mais comme le parfait n'existe pas, la presse algérienne a ses faiblesses et se voient confrontées à des contraintes. Mais pour y remédier, la presse doit d'abord faire son autocritique. Car il faut dire que la presse algérienne n'est pas à l'abri des déboires. Des journalistes sont sous-payés et parfois ne disposent pas de couverture sociale. Dans le secteur privé notamment, des journalistes sont victimes de licenciement abusif. Des titres soufflent le froid et le chaud à la moindre protestation sociale. Les colonnes sont ouvertes aux discours au vitriol. Des citoyens sont touchés dans leur dignité et d'autres diffamés. Il faut dire que beaucoup ne savent pas que la liberté s'arrête là où commence celle des autres. Le professionnalisme est, pour l'heure, un idéal. Le manque d'éthique et de déontologie est la panacée de certaines plumes qui versent dans le sensationnel pour des objectifs purement commerciaux. Aujourd'hui, le journaliste, qui a choisi ce métier par amour, se voit confronté à tous ces problèmes. Lui qui dénonce les anomalies des autres oublie de parler ou refuse de voir les siennes. Mais une chose est sûre, si aujourd'hui les conditions socioprofessionnelles des journalistes algériens ne sont pas les meilleures, on est rassuré de savoir qu'aucun journaliste n'est détenu dans une prison et que nul journal n'a été saisi ou mis sous scellés. C'est le plus important. Comme il est important de dire qu'on est journaliste et fier de l'être.