Les associations des droits de la femme algérienne qualifient «d'excellente initiative» l'annonce, par le président de la République lors du dernier Conseil des ministres, de la promulgation, avant les échéances électorales de 2012, d'une loi organique relative à la représentation des femmes au sein des assemblées élues. «Les femmes sont admises dans les partis politiques mais n'occupent que des postes insignifiants. Mais grâce à cette loi organique, les femmes pourront accéder aux postes éligibles, de haute responsabilité. Les partis politiques seront obligés de respecter cette loi et, par conséquent, permettront à la femme d'accéder aux hautes instances Ce qui l'aidera à mieux défendre ses intérets. Au fait, cette loi permet la levée d'une grande injustice envers la femme et un pas pour faire avancer sa cause», estime Saada Rahmani, membre de la commission femme au sein de l'UGTA, en soulignant que cette loi a aussi des retombées sur la section syndicale où la femme n'a pas encore de véritable place. Cela dit, comme l'affirme Nadia Dridi, présidente de l'Association pour la promotion de la femme et de la jeunesse, l'annonce de cette loi renforce, par ailleurs, l'antagonisme dans la vision législative de la femme. «D'un côté, il y a cette loi qui permet à la femme d'accéder à plus de pouvoirs, et d'un autre, il y a le code de la famille qui considère la femme comme mineure. Certes, cette loi est un grand pas en avant. D'ailleurs, depuis que le président de la République est au pouvoir, la femme algérienne est ministre, sénateur, chef de daïra, maire…mais nous espérons que le code de la famille sera également pris en charge», révèle-t-elle. L'idéal, confie pour sa part Nadia Nait Zai, avocate, est d'inscrire dans la Constitution, si révision il y aura, le principe de parité entre l'homme et la femme. «Il s'agira de revoir les capacités juridiques de la femme, en matière de sécurité et de participation sociale notamment où il y a une grande discrimination. Sur le plan politique, dans les espaces publics, la femme algérienne jouit de tous ses droits et est considérée comme citoyenne à part entière. Mais sur le plan social et familial, ce n'est pas encore le cas», affirme-t-elle. Chaiaa Djaafri, représentante de l'Observatoire des droits de la femme, estime, quant à elle, que cette loi organique, même si c'est un acquis, n'est pas suffisante. «La femme n'est pas comme l'homme. Sur le plan politique, elle aura à faire face à des devoirs et à un timing contraignants qui ne vont pas de paire avec ses devoirs familiaux. La femme algérienne a de grandes capacités en matière politique, d'autant plus qu'elle n'est pas facilement corruptible. Mais le terrain politique doit être préparé au préalable pour la recevoir et la faire émerger», conclut-elle.