Les négociateurs algériens et français se retrouveront fin mai, à Alger, lors d'un quatrième round de discussions autour du dossier de partenariat bilatéral qu'ils veulent relancer sur de bonnes bases comme l'indique amplement le chassé-croisé des responsables de haut niveau, de part et d'autre, à Paris ou à Alger. Ce travail, entrepris conjointement entre M. Benmeradi, ministre de l'Industrie et M. Raffarin, spécialiste des grands dossiers de coopération et conseiller du président Sarkozy, a permis «de bien avancer», selon le ministre de l'Industrie qui a affirmé, ce jeudi, que huit dossiers sur douze ont «totalement été réglés». Parmi ces derniers, le projet tant attendu, relatif à l'implantation de Renault en Algérie. Selon le ministre, les négociations, là aussi, «avancent très bien» puisque l'accord sera sûrement conclu le mois en cours. Les choses sérieuses ont commencé tout récemment, - trois mois d'intenses négociations - et les premiers éléments du dossier ont pu voir le jour avec plus de précisions suite à des déclarations optimistes du ministre de l'Industrie, M. Benmeradi qui, dès début 2011, confirmait les prétentions algériennes et françaises sur ce projet et qui ont tout de suite convergé sur les modalités pratiques. Ainsi, comme premier résultat de ces tractations, les négociations avec le constructeur français marquent des points puisque «un pas était enregistré», selon M. Benmeradi qui vient de clore lors de la dernière semaine d'avril une visite à Paris pour booster le partenariat algéro-français. On a beaucoup lié ce progrès à la question de voir comment «alléger le dispositif algérien en matière d'investissement étranger en Algérie», plus exactement, les dispositions qui ont été introduites par la loi de finances complémentaire de 2009. Cet allègement ne pouvait cependant toucher à la règle sacro-sainte du 51 % - 49 % en faveur du partenaire national. Le constructeur français devra donc construire une usine de 75.000 voitures/an pour quatre modèles différents, ce qui a été qualifiée «d'acceptable» par les autorités algériennes qui ont estimé du coup les nouvelles propositions de Renault intéressantes, selon Mohamed Benmeradi. Les Français voulaient, au départ, lancer deux modèles seulement et pour un niveau de production de 50.000 unités. Autre avantage, l'Algérie sera associée au processus de commercialisation des véhicules produits. Le projet est aussi bénéfique pour l'Algérie puisqu'il prévoit un taux d'intégration de plus de 50% et la création de 20.000 emplois directs et indirects. Ce qui n'est pas négligeable. Le projet Renault porte notamment sur la construction en Algérie de voitures de ce constructeur français, avec un taux d'intégration de plus de 50%. «Nous avons mis en contact le constructeur français avec soixante-dix sous-traitants privés nationaux pour faire, entre autres, la câblerie et la sellerie. Notre objectif est d'arriver à un taux d'intégration d'au moins 50%, c'est-à-dire que 50% de la valeur du véhicule sera produit en Algérie», a encore précisé M. Benmeradi, pour qui un tel taux d'intégration était «un acquis». Cependant, les sous-traitants nationaux «manquent de savoir-faire et travaillent sans le respect des normes» et c'est pour cela que «nous sommes en train de les accompagner dans le processus de certification», a-t-il noté. L'autre volet sur lequel les négociations avancent bien est la fabrication des carrosseries des véhicules. «Nous avons demandé à fabriquer les coques des véhicules Renault en Algérie et notre demande a été acceptée», a-t-il dit. «Nous voulons que la plupart de la production du projet Renault soit faite chez nous. Ce que les (propriétaires de Renault) arrangerait peut-être c'est de faire une usine de montage, mais la valeur ajoutée serait, dans ce cas, minime», a-t-il expliqué. «C'est pour cela que nous avons insisté pour qu'une partie des équipements soit fabriquée en Algérie», a-t-il soutenu. Reste la date de démarrage effectif du processus de fabrication et si Renault pourrait, comme prévu, livrer ses véhicules sur le marché algérien d'ici 2012.