Photo : Makine F. Le patron du Forum des chefs d'entreprise, M. Réda Hamiani, a estimé, lors d'un séminaire sur la PME organisé par le MDI (Institut international de management), à l'occasion du 10e anniversaire de sa création, que l'Etat «devra observer trois conditions sine qua non pour encourager les PME algériennes». Il s'agit d'abord de la «non-discrimination entre entreprise publique et entreprise privée»; secundo de «la stabilité du cadre juridique des investissements» et enfin, lui reconnaître une «liberté d'investir totale». Pour le représentant du patronat algérien, il faut que les pouvoirs publics «changent d'attitude et de regard vis-à-vis de la PME privée algérienne». Le patronat voudrait, détaille-t-il dans un véritable manifeste pour la promotion de la PME algérienne que le privé active «sans aucune autorisation préalable» et bénéficie d'«une égalité de traitement, par l'accès au financement» et par «toute autre mesure de soutien» que l'Etat venait à prendre, allusion faite à l'assainissement dont bénéficient les entreprises publiques. Ce dernier n'a pas été tendre avec le gouvernement quant à «sa tendance à changer souvent de cadre réglementaire par l'adoption répétitive de lois de finances complémentaires» qui, selon lui, «perturbe les investisseurs et les opérateurs économiques». M. Hamiani a plaidé donc pour une stabilisation de ce cadre pour une «durée d'au moins cinq ans», ce qui constitue, dit-il «un pré-requis pour la relance économique». Ce séminaire de deux jours qu'organise annuellement le MDI pour les chefs d'entreprise a, pour objectif, selon ses organisateurs, de «bien cerner les caractéristiques et les compétences spécifiques de ces entreprises pour mieux les comprendre». Ces entreprises sont en Algérie, les «plus fragiles dans l'espace méditerranéen» souligne-t-on, ce qui va certainement poser un problème de compétitivité lorsque l'on sait que l'Algérie a adhéré à plusieurs zones de libre échange (avec l'Union européenne ou la Zale) et essaie de le faire encore avec d'autres ensembles comme l'OMC. Cela dit, on ne perd pas de vue encore que le gouvernement ait adopté un véritable programme de mise à niveau qui touche actuellement 20.000 PME, ce qui aura l'avantage d'alléger, sinon pallier cette fragilité, note un intervenant qui a rappelé de nouveau que les PME sont «la source principale de création d'emploi et de résorption du chômage» avec 21 % en Algérie contre 60 à 80 % en Europe et ce, en raison, explique l'expert, de la «l'émergence récente de la PME algérienne qui remonte aux années 90». Il faut noter, conclut-il, que ce n'est pas un hasard si les négociations actuelles sur l'investissement étranger en Algérie, plus exactement avec Renault, insistent sur la création de ce réseau de PME qui va, à travers une politique de sous-traitance avec le constructeur français, favoriser et l'emploi et l'intégration nationale.