Les membres du G8, de par ces donations, veulent redorer leur image. Pas seulement dans le monde arabe où ils comptent s'opposer au retour des régimes chassés, mais aussi dans le sud du continent. Les leaders des huit pays les plus riches du monde mettent la main à la poche. Le FMI aussi. Et les sommes qui en sortent ne sont pas des moindres. Hier, les dirigeants des pays du G8, rassemblés à Deauville, ont annoncé une aide financière de 40 milliards de dollars pour soutenir le «printemps arabe», qui s'est imposé comme «plat de résistance» à ce sommet annuel des grandes puissances. «Ce package n'a pas été décliné par pays. Des réunions des ministres des Affaires étrangères et des Finances sont prévues d'ici à début juillet pour mieux articuler ce programme», précise le ministre tunisien des Finances, Jalloul Ayed qui avait chiffré les besoins son pays à 25 milliards de dollars sur cinq ans, loin des 10 à 12 milliards de dollars d'ici à mi-2012 demandés par Le Caire. «Les banques multilatérales pourraient fournir plus de 20 milliards de dollars, dont 3,5 milliards d'euros provenant de la BEI (Banque européenne d'investissement) au profit de l'Egypte et de la Tunisie pour 2011-2013, en soutien aux réformes qui s'imposent», lit-on dans la déclaration finale du Sommet. En difficulté budgétaire, les grandes puissances ont misé sur la contribution des grandes institutions financières pour appuyer leur plan d'aide aux pays arabes néo-démocratisés. Selon le G8, ces aides doivent permettre aux «gouvernements réformateurs» des pays arabes «de répondre à l'aspiration de leur population à une croissance forte et globale et contribuant à ce que le processus politique en cours consolide les libertés et la démocratie». Les membres du G8, de par ces donations, veulent redorer leur image. Pas seulement dans le monde arabe où ils comptent s'opposer au retour des régimes chassés, mais aussi dans le sud du continent. Des dirigeants africains, fraîchement élus, notamment Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire), Alpha Condé (Guinée) et Mahamadou Issoufou (Niger) ont été conviés à Deauville. Outre la reconnaissance de leurs mérites, ces pays espèrent une aide conséquente des pays riches. «La Côte d'Ivoire a besoin de 15 à 20 milliards d'euros pour les cinq prochaines années», annonce Ouattara, pressé de relancer son économie pour aider à la réconciliation nationale.