Le prolongement jusqu'à septembre des frappes de l'Otan sur la Libye, n'empêche pas les grandes puissances, de recourir à la voie politique pour mettre un terme au conflit. Notamment depuis l'entrée en scène de la Russie. Pays qui, après avoir fait profil bas au début, entend corriger le tir, et peser de tout son poids dans ce conflit qu'Américains et Européens peinent à résoudre. Le président russe Dmitri Medvedev a annoncé, jeudi dernier, à Rome, au cours d'une rencontre trilatérale avec le vice-président américain Joseph Biden et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, que Moscou va dépêcher un «envoyé spécial» à Benghazi et à Tripoli, afin d'effectuer une médiation entre les deux parties. C'est le haut représentant russe pour l'Afrique, Mikhaïl Marguelov qui a été chargé de cette délicate mission. «Nous aimerions autant que possible que le problème soit résolu, à travers des négociations et pas par des moyens militaires» a fait savoir M. Medvedev, tout en reconnaissant que «c'est une voie très difficile». L'opposition ferme de la Russie à l'emploi de la force, et son rejet tout récemment de la prolongation du «mandat» de l'Otan, n'a pas déteint sur le mini-sommet italien. Les trois dirigeants se sont félicités d'une «convergence de vues» sur la Libye, rappelant l'unanimité exprimée au G8 pour réclamer le départ du dirigeant libyen. De son côté, l'Union Africaine (UA) ne compte pas rester en marge de ces efforts, d'autant qu'elle a été la première à agir dans ce sens. Dans une conférence de presse tenue au siège de l'ONU, Issoze-Ngond, représentant permanent du Gabon aux Nations-Unies, a précisé que le 15 juin, le Conseil de sécurité tiendra un débat sur la situation en Libye auquel participeront les cinq membres du panel de l'UA sur la Libye, à savoir les présidents de l'Afrique du Sud, du Congo, du Mali, de la Mauritanie et de l'Ouganda. M. Issoze-Ngondet a avancé que cette rencontre entre le Conseil et l'UA sera l'occasion de faire le point sur les efforts conjoints pour instaurer «sans délai un cessez-le-feu durable et crédible» en Libye. Il a espéré un «dialogue constructif» qui devrait prendre en compte les exposés de l'Envoyé spécial du Secrétaire général en Libye, M. Abdallah Khatib. Ce dernier, qui revient ce week-end dans la région, «fera le point à son retour sur l'«évolution de la situation politique sur place», a indiqué le représentant gabonais, rappelant que M. Khatib a reçu pour mandat de coordonner les efforts diplomatiques de la communauté internationale. Après la Russie et l'Union Africaine, c'est au tour du groupe de contact sur la Libye (qui comprend tous les pays participant à la campagne de l'Otan contre le régime Kadhafi) de se mettre de la partie. Une réunion est prévue ce jeudi à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis pour faire le point de l'engagement politique et militaire direct dans ce pays. Cette rencontre mettra à profit les avancées de la précédente réunion qui a eu lieu à Rome il y a un peu plus de trois semaines.