Zine El Abidine Ben Ali et Leila Trabelsi, son épouse, réfugiés en Arabie saoudite après la chute de leur «régime» le 14 janvier, pourraient être jugés par contumace par le tribunal militaire de Tunis avant la fin juin», selon Kadhem Zine El Abidine, le porte-parole du ministère de la Justice. Pour cette première comparution, l'ex-couple présidentiel sera jugé pour deux affaires : une, la possession d'armes à feu et de deux kilos de drogue trouvée, le 9 mars dernier, au palais de Carthage, deux, la «caverne d'Ali Baba» (plus de 20 millions d'euros et des bijoux de valeur) découverte, le 19 février dernier à la Résidence présidentielle de Sidi Bousaid, par la commission anti-corruption. Ben Ali a fait appel à Me Akram El Azoury, un avocat libanais de renom pour assurer sa défense devant les tribunaux tunisiens et internationaux. L'avocat libanais pourra-t-il le défendre? Non, répond le ministère de la Défense car l'article 141 du Code de procédure pénale stipule que ceux qui ne se présentent pas au tribunal ne bénéficient pas de la défense et aucun avocat ne peut les représenter. A défaut de plaidoiries, le Libanais opte pour une attaque en règle des autorités tunisiennes. Primo, il leur reproche d'avoir demandé à certains pays de «geler» les avoirs de son client qui, dit-il, «n'existent pas». «M. Ben Ali n'a aucun bien en dehors de la Tunisie», dit-il assurant préparer une «attaque» pour dénoncer la «médiatisation» de ces décisions de gel comme «des actes de diffamation». Deusio, en s'apprêtant à présenter pour les médias du Golfe et du Moyen-Orient, la Révolution des jasmins comme un «complot étranger» fomenté, selon le projet de biographie de Ben Ali par «certains pays» et exécutés par «des traîtres de la Tunisie». 88 enquêtes impliquant l'ex-couple, dont 28 au sujet desquelles les juges d'instruction ont émis des commissions rogatoires et des mandats d'amener internationaux sont en cours d'instruction. Elles portent sur des homicides volontaires, des malversations, des abus de pouvoir, le blanchiment d'argent. «Leur état d'avancement est de 70 à 80%», précise le ministère de la Justice tunisien.