La Maison Blanche se trouvera en violation de cette loi à partir de ce dimanche. De cette guerre en Libye, Barack Obama s'en était méfié. Réticent, au début, à l'idée d'engager ses GI's dans un troisième «étang» en terre musulmane, il a fini par suivre, forcé, ses deux alliés bellicistes, français et britanniques. On connaît la suite. Si la Maison Blanche est parvenue, tant bien que mal, à «rassembler» les puissances mondiales autour de certains «objectifs» militaires, elle peine à convaincre ses partenaires au Congrès, notamment les futurs adversaires du président américain que les sondages donnent bien parti pour rempiler en 2012. Mardi, le président de la Chambre des représentants américains, le républicain John Boehner, est monté au créneau, pour mettre en garde Obama contre une poursuite des opérations militaires en Libye, sans autorisation du Congrès. Il lui demande d'expliquer en détail pourquoi il n'a pas requis le feu vert du Congrès avant de lancer les opérations en Libye en mars dernier, comme le suggère la «loi sur les pouvoirs de guerre» (War Powers Resolution), une loi de 1973 conçue pour limiter les pouvoirs présidentiels sur le déclenchement des guerres. Elle stipule que sans autorisation du Congrès, un retrait doit être entamé après 60 jours et entièrement achevé après 90 jours. Selon le républicain, le patron de la Maison Blanche se trouve en violation de cette loi à partir de ce dimanche «à moins qu'elle ne demande et ne reçoive l'autorisation du Congrès» ou «ne retire toutes les troupes et moyens de la mission», écrit M. Boehner qui attend d'Obama une réponse avant demain. La fronde anti-Obama n'est pas du seul apanage des Républicains. Un membre du parti démocrate au sein du Congrès, David Kosinitch, a appelé la Cour pénale internationale à «juger l'Otan pour violations des résolutions internationales» en Libye suite aux déclarations de responsables de l'Alliance indiquant que le leader libyen «est devenu un objectif légitime des opérations militaires». M. Kosinitch a accusé l'Otan d'avoir «utilisé la résolution 1973 de l'Onu pour orienter ses actions militaires qui comprennent actuellement l'option d'assassiner le colonel Kadhafi. «C'est une violation flagrante de la résolution du Conseil de sécurité», a-t-il martelé.