Les acteurs du dialogue national ne devraient pas se substituer à la souveraineté populaire. Faisant siennes les réformes politiques annoncées dernièrement par le chef de l'Etat, le Parti des travailleurs, réuni en session ordinaire à Zéralda, s'est dit favorable à une révision en profondeur de la Constitution... Dans son discours inaugural, Mme Louisa Hanoune, commentant les consultations entamées par M.Bensalah, président de la Commission consultative sur les réformes politiques avec les partis politiques et d'anciennes personnalités de la société civile, a déclaré que ceux-ci ne sauraient se substituer à la souveraineté populaire. Si on veut les mener à bien et garantir une consultation plus large, ces réformes doivent être étendues à toutes les couches de la société et concerner, en priorité, les intellectuels et les travailleurs. Mme Louisa Hanoune a parlé ensuite de l'APN qui a perdu toute sa crédibilité et estimé que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, devrait dissoudre au plus vite en appelant à de nouvelles élections. Selon elle, «il n'est pas question de confier l'examen des réformes à cette assemblée critiquée par tout le monde». Alors que la Constituante est toujours d'actualité, la secrétaire générale du PT se fera un plaisir de le rappeler: «Le Parti des travailleurs n'a pas changé d'avis. Il est toujours pour une assemblée constituante.» Poussant plus loin son analyse, Mme Louisa Hanoune dira qu'il existe trois types d'assemblées: les vraies assemblées constituantes, les fausses assemblées constituantes et enfin, les assemblées constituantes octroyées. L'idéal serait d'avoir une assemblée constituante qui ne soit pas fausse, c'est-à-dire un mélange entre l'assemblée vraie et celle octroyée. Evoquant le secteur de la justice, la secrétaire générale du Parti des travailleurs insiste sur la séparation des pouvoirs. «Le Haut Conseil de la magistrature doit afficher son indépendance vis-à-vis de l'Exécutif et les pressions que subissent certains magistrats doivent cesser si l'on veut réellement construire un Etat de droit. Revenant sur les mesures disciplinaires prises à l'encontre de juges par la chancellerie, Mme Louisa Hanoune, tout en dénonçant l'immixtion des politiques dans les affaires de la justice, est persuadée que «seul un conseil de discipline, élu par les magistrats, peut changer la donne». Mme Louisa Hanoune a abordé, également, la gestion relative à la langue amazighe qui doit être obligatoire pas uniquement au niveau des établissements scolaires et à l'Université, mais que l'on doit tout faire pour que les avocats puissent plaider en langue amazighe dans les cours de justice. Priée de donner son avis sur les partis activant sur la scène politique, Mme Louisa Hanoune se contentera de dire en guise de réponse, qu'il existe des partis qui ont un ancrage dans la société et que beaucoup d'autres ne représentent qu'eux-mêmes.