Photo : El Moudjahid Le taux de chômage en Algérie est encore inconnu, a fait savoir, hier, au forum el Moudjahid, Malek Serrai, expert international en économie, dans une conférence sur le marché de l'emploi en Algérie. «Aucun organisme n'est capable de donner des chiffres exacts sur le nombre de chômeurs algériens, mais nous savons que le nombre de demandeurs d'emplois ne cesse d'accroître», dit-il. Pour sa part, Mohamed Tahar Chaalal, directeur général de l'Agence Nationale de l'Emploi (ANEM) estime, qu'il y a en moyenne, 250 000 demandes d'emplois chaque année. «Mais là encore, nous n'avons pas de chiffres précis. Pour ce qui est du taux du chômage en Algérie, nous avons des statistiques du Bureau international du travail (BIT) qui estime que le taux du chômage en Algérie est de 10% en 2010. Mais nous avons introduit une formule pour que les postulants nous transmettent, via Internet, leurs demandes pour que nous puissions recenser leur nombre», indique-t-il en soulignant que 75% de demandeurs d'emplois ne sont pas qualifiés. «Les offres d'emploi que nous transmettent les entreprises ne correspondent pas toutes aux qualifications qui nous parviennent de la part des demandeurs d'emplois. A Hassi Messaoud par exemple, nous avons du mal à placer les postulants par manque de qualifications», note-il en signalant, par ailleurs, que le secteur économique est le seul à pouvoir créer des emplois. Abondant dans le même sens, le directeur de l'Association Nationale des Entrepreneurs Algériens (AEA), M. Selman, se plaint de la rareté de la main d'œuvre pour la réalisation du programme de 2,5 millions de logements. «Il y a un an de cela, nous avions interpellé le secteur de la formation professionnelle pour former des jeunes dans le domaine du bâtiment. Six mois de formation auraient suffi pour dégager la main d'œuvre dont nous avons besoin. Mais le ministère s'y est pris trop tard. Résultat, nous sommes obligés de nous diriger vers une main d'œuvre étrangère», déplore-t-il. En plus du manque de qualifications, l'insertion de l'économie algérienne dans la globalisation entrave l'évolution du marché du travail, observe M. Serrai. «La faiblesse des investissements, étrangers notamment, ainsi que la transition économique bloquent le secteur de l'emploi. Pis, la transition notamment a fait perdre des milliers d'emplois aux Algériens, dans le secteur public en plus. Sans oublier le secteur industriel qui n'arrive toujours pas à dépasser les 02% de l'activité économique nationale. Dans ce secteur, nous enregistrons un nombre important d'entreprises qui ferment leurs portes. Ce qui se percute sur l'emploi», explique-t-il. Et puis, ajoute-t-il, il y a un excès dans les dépenses publiques en matière d'emploi. «Nous dépassons carrément la norme internationale dans ce domaine. L'ANSEJ, à lui seul, est très coûteux. Pour moi, c'est du gaspillage», estime-il en proposant comme solutions, la promotion des investissements, dans l'industrie en particulier, le développement des services d'appui et de l'excellence dans la formation.