Robin Renucci «Le pianiste» se tient sur la scène en costume couleur cendre, et dit sur un ton presque neutre les péripéties monstrueuses dont est semé le chemin du martyre. À ses côtés sur le plateau, un pianiste, Nicolas Stavy, dont les accords font ressurgir les fantômes des sous-hommes promis à des souffrances surhumaines avant un trépas inexorable. Et les musiques composées par Szpilman lui-même paraissent rugir, entre les voluptés tristes de Chopin, comme s'il n'y avait pas d'apaisement possible, après l'absolue plongée aux tréfonds de la haine et du mépris. Sidère au contraire, dans le montage retenu par Robin Renucci, la distanciation.