Ils proviennent de plusieurs wilayas notamment Tamanrasset, Ghardaïa, Jijel pour se faire diagnostiquer ou pour un simple rendez-vous de consultation. Face au manque de places, les patients, souvent pauvres, se découragent de continuer leur traitement de chimiothérapie ou tout autre examen par le fait qu'ils ne peuvent pas se permettre de payer les frais d'une chambre d'hôtel. Selon le docteur Moussaoui, président de l'association El-Badr, les traitements anticancéreux (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie) nécessitent du temps, souvent plusieurs mois dans la majeure partie des cas. « Les frais engendrés par l'hébergement constituent un frein à l'accès aux soins. Certains patients renoncent complètement ou partiellement aux soins, ce qui augmente le taux de mortalité », affirme-t-il. Pour lui, la prise en charge du cancer ne se limite pas à la technique médicale. Elle doit aussi comprendre une prise en charge sociale, psychologique et économique, a souligné le docteur au cours d'une conférence de presse. A ce sujet, il a indiqué que les membres de l'association se mobilisent au niveau local et national pour trouver les fonds pour la construction de la maison des patients. Un lieu censé héberger les malades en cours de traitement et qui ne nécessitent pas forcément une hospitalisation. L'idée d'une telle réalisation est venue «lors de nos visites aux malades hospitalisés car nous avons souvent remarqué l'intérêt de ce geste de solidarité dans la mesure où les malades habitant loin ne peuvent recevoir leurs familles», explique docteur Moussaoui, qui évoque l'histoire de cette jeune fille cancéreuse habitant la ville d'Illizi et qui ne cessait de demander à voir ses parents. «Nous avons tenté de la consoler», raconte la gorge nouée le docteur. Quelques jours après, la jeune fille décède sans avoir pu voir ses parents. En amont, l'association El Badr travaille aussi à la prévention. A ce sujet, le docteur Terkman, vice-président de l'association a signalé que cette dernière inscrit la lutte anti-tabac comme un axe essentiel dans la prévention des cancers. L'expérience dans cette lutte qu'elle a menée auprès du grand public lui a permis de prendre conscience de l'inexistence des possibilités de sevrage tabagique. «Deux raisons peuvent expliquer ce vide en la matière : l'absence de compétences dans l'aide à l'arrêt du tabac et la non-disponibilité des médicaments du sevrage», fait remarquer le docteur qui selon lui l'association El Badr en partenariat avec l'association d'aide aux malades atteints de cancer ENNOUR de Sétif et en collaboration avec la Direction de la santé et de la population de Blida et le Laboratoire de santé et environnement de la faculté de médecine de l'Université de Sétif organise, les 22 et 23 octobre 2009 à Blida, une formation sur l'aide au sevrage tabagique. Cette formation est destinée à 25 médecins du secteur public en vue de lancer des consultations d'aide à l'arrêt du tabac au niveaux des établissements publics de santé de proximité (EPSP) de la wilaya de Blida.