Le bras de fer qui oppose, depuis samedi dernier, les habitants de la cité Kerouani de Sétif aux commerçants du marché de gros dont les locaux se trouvent dans la même cité, s'est corsé, hier, lorsque les jeunes de la cité s'en prirent carrément aux forces de l'ordre à jets de pierres à partir des terrasses des immeubles surplombant les commerces. L'on pouvait lire sur les banderoles accrochées aux murs des immeubles des slogans appelant au départ immédiat des commerçants de gros de «leur» cité. Sur les lieux, la situation demeure tendue après les perturbations enregistrées tôt dans la matinée d'hier, car d'un côté les services de l'ordre dépêchés en force occupent toujours leur position pour protéger les commerçants en face de leurs commerces fermés, et de l'autre les jeunes agités. Au départ du conflit, ce sont les horaires de travail qui ont suscité la grogne des habitants de la cité qui ont sommé les commerçants à se conformer à l'heure d'ouverture du matin, notamment au cours du mois de Ramadhan à l'instar de toutes les autres activités en pareille période. Mais avec l'évolution de la situation, les revendications ont atteint un autre stade à savoir le départ immédiat des commerçants. Une situation qui a failli dégénérer samedi dernier lorsque les routes menant aux commerces ont été complètement obstruées et les grossistes attaqués à coups de pierres. Les rideaux vite baissés sous le coup de la menace, l'on fit appel à l'intervention des forces de l'ordre car les deux antagonistes ne parvinrent pas à trouver un compromis. Le conflit qui opposait les riverains aux commerçants s'est transformé en fin de compte en affrontement entre les jeunes du quartier et les forces de l'ordre. Les habitants interrogés sur l'issue du problème diront qu'«il est temps de transférer le marché de gros en dehors de la zone d'habitation». Du côté des grossistes, «il n'y a pas d'alternative que par la mise en place d'un véritable marché de gros loin des cités». La présence des 600 grossistes du marché de gros de dimension régionale implanté à l'intérieur d'une zone d'habitation, perturbe la quiétude et la sécurité des habitants en raison des mouvements de véhicules de gros tonnage.