Le projet de réalisation de 2,5 millions logements dans le cadre du programme quinquennal 2010- 2014 fait rêver des milliers de jeunes chômeurs Algériens. Mais ces derniers seront «supplantés» par une main-d'œuvre étrangère à cause de leur manque de qualification. «Nous soufrons d'un manque terrible en matière de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur du bâtiment. Des entreprises non seulement nationales mais aussi étrangères se plaignent de la rareté de maçons, de plâtriers de qualité, entre autres. Par conséquent, ces entreprises seront obligées d'importer la main-d'œuvre bien qu'elles aimeraient faire appel à une main-d'œuvre locale», a affirmé hier Abdelkrim Selmane, représentant de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA). Selon lui, le secteur du bâtiment ne dispose pas plus d'un million de travailleurs locaux qualifié alors que le programme quinquennal de logements en exige quatre à cinq fois plus. «Ce sont des millions d'employés qui seront ramenés de l'extérieur», déplore-t-il en ajoutant que l'Association a attiré l'attention du ministère du Travail sur cette problématique et a appelé les entreprises devant participer à ce méga projet de logements à entamer les démarches nécessaires pour se procurer la main-d'œuvre dont elles ont besoin. «Un grand retard est accusé dans ce contexte. Nous attendons le lancement de ce programme incessamment, entre le mois de septembre et le mois d'octobre. Mais rien n'est encore fait en matière de main-d'œuvre», observe-t-il en soulignant que le programme en lui-même accuse un grand retard puisqu'il devait être lancé en 2010. Concernant la nationalité de la main-d'œuvre, M. Selmane pense que les entreprises nationales feront probablement appel à des employés tunisiens ou marocains. Quant aux entreprises étrangères, elles solliciteront certainement leur main-d'œuvre respective. «Les entreprises étrangères, de par leurs qualifications et leur consistance, prendront en charge des programmes de trois à quatre milles logements alors que les entreprises algériennes, limitées en termes de capacités, n'assureront qu'entre 100 et 200 logements. Ce qui signifie que la main-d'œuvre que les entreprises étrangères devront importer sera plus importante que celle qui sera engagée par les entreprises algériennes», indique-t-il. Le responsable de l'AGEA regrette encore une fois que le secteur de la formation professionnelle ne se soit pas pris à temps pour former une main-d'œuvre qualifiée devant être recrutée dans le cadre de ce programme de logements. «Lors d'une rencontre sur le marché de l'emploi, il y a un an, nous avions sollicité la formation professionnelle pour assurer et préparer une main-d'œuvre qualifiée. Six mois auraient suffit pour cela», avait-il signalé.