La législation algérienne est-elle respectée dans le recrutement de travailleurs étrangers ? Les principes de la législation algérienne régissant le recrutement sont respectés et la priorité est accordée à la main-d'œuvre nationale. Les 45 000 travailleurs étrangers ne sont là, en fait, que grâce à la qualité de leur rendement. Je ne veux pas trop m'étaler sur la question, mais je préfère balayer tous propos présumant qu'il existe certains employés étrangers qui travaillent au noir en Algérie. Il n' y a aucune entreprise étrangère qui active sans agrément en Algérie. J'affirme que les services de contrôle relevant de l'inspection du travail et de l'emploi sont très compétents et qu'ils assurent un contrôle «permanent» et «quotidien» quant au respect et au suivi de la réglementation. A l'instar des autres pays, l'Algérie a signé des conventions de partenariat avec certains pays, cela se fait dans un cadre réglementaire en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères. La direction de l'emploi est seule habilitée à admettre ou refuser l'emploi des étrangers, conformément à la loi en vigueur, bien que l'emploi des nationaux reste prioritaire. Comment expliquer cet afflux de travailleurs étrangers ? Le constat est là : les entreprises algériennes peinent à trouver les ouvriers dont elles ont besoin pour réaliser leurs projets. Certaines sont contraintes de marquer des temps d'arrêt pour trouver de la main-d'œuvre qualifiée. Les maçons, les plombiers, les ferrailleurs, les étanchéistes, les conducteurs d'engins et autres plâtriers ne courent plus les rues. Il faut les chercher à la loupe. Les pouvoirs publics, confrontés à des échéances précises, sont obligés de faire le plein. Les employés étrangers interviennent dans le cadre de la réalisation de deux objectifs seulement : d'abord lorsque qu'il y a un manque de certaines spécialités en Algérie indispensables pour la réalisation de projets importants liés, notamment aux différents secteurs économiques sensibles tels que le bâtiment et les travaux publics, deuxièmement lorsque on a besoin de la main-d'œuvre qualifiée pour booster les grands projets initiés par le gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route quinquennale 2005-2009 et à laquelle l'Etat a consacré pas moins de 170 milliards de dollars. «Le mégaprojet de l'autoroute Est-ouest, le transfert de l'eau de la ville de In Salah vers Tamanrasset, la construction de barrages et bien d'autres sont autant de projets lancés par l'Etat qui nécessitent une main-d'œuvre qualifiée, pour être finalisés dans les délais escomptés. L'Algérie est dans une logique de grands projets. Rien qu'au niveau d'Alger, à titre d'exemple, la société Cosider a besoin d'une centaine d'ouvriers qualifiés, entre autres, des coffreurs. A combien est évalué le nombre des travailleurs étrangers ? Les chiffres relatifs à cette évaluation ont été communiqués à maintes reprises. Actuellement, 45 000 étrangers travaillent légalement en Algérie. Il y en avait à peine quelque 500 en 1999. Les Chinois représentent 45% et forment de ce fait la plus forte communauté ouvrière étrangère avec plus de 15 000 personnes. Il faut aussi réduire ce chiffre de près de moitié puisque 51% seulement de cet effectif sont employés au niveau du BTP. Le reste étant répartis entre l'industrie, le secteur des services et l'agriculture. Comparé au nombre total de travailleurs algériens, le nombre de travailleurs étrangers est insignifiant d'autant plus qu'il demeure très loin de celui enregistré dans d'autres pays dont le nombre d'habitants est moins important qu'en Algérie.