Photo : Fouad S. La Médina d'Alger a été au cœur d'un débat tenu hier au centre de presse d'El Moudjahid sous le thème «la restauration du patrimoine matériel et immatériel de la Casbah». Belkacem Babassi, président de la Fondation Casbah, a souligné qu'il est urgent, voire impératif, d'intervenir dans l'immédiat pour sauver la Casbah d'Alger qui, selon lui, s'écroule sous les décombres. Selon lui, c'est une nouvelle ère qui se présente avec la participation, pour la première fois, d'un opérateur mobile, à savoir Mobilis, qui sponsorisera à 100% les moindres activités permettant de faire sortir la Casbah de l'oubli. Pour ce faire, les deux partenaires se sont engagés à lancer plusieurs activités culturelles au sein même de la Casbah. Ainsi, des soirées chaâbi spécial ramadhan seront organisées tout au long de la deuxième quinzaine du mois sacré. Dans ce contexte, quatre grandes placettes ont été choisies pour les animations prévues. «Un travail difficile qui demande beaucoup de moyens pour faire revivre les accès difficiles de la Casbah, notamment l'éclairage défaillant», a constaté M. Babassi pour qui, il faut absolument relever le défi. Selon le conférencier, il est également question de créer des salles de lecture, de consultations et de recherches historiques en faveur des enfants qui seront orientés par un sociologue. Cela nécessite, selon le même responsable, la mise en place d'actions communes et conjuguées qui reposent sur un plan d'action et de sauvegarde pour le maintien de la Casbah. Par la même occasion, il a appelé la société civile et le mouvement associatif à conjuguer leurs efforts pour que la Casbah retrouve sa réputation d'antan, contrairement à ce qu'elle est devenue aujourd'hui, un lieu où les vols, agressions et consommation de drogue se côtoient au vu et au su de tous. Les partenaires concernés ont également été interpellés pour la sauvegarde environnementale. Selon M. Babassi, 100 000 mètres cubes de gravats et d'ordures ont été dégagés dernièrement par la wilaya d'Alger sur une superficie de 62 hectares hébergeant près de 62 000 habitants. Pour sa part, M. Meziani, chargé de communication au niveau d'Algérie Télécom et membre de la Fondation Casbah, a tiré la sonnette d'alarme. Ses propos ont laissé entendre, que la Médina d'Alger a été mutilée, trahie et négligée. «Il s'agit d'un acquis architectural et civilisationnel qui symbolise un dynamisme permettant de restituer l'ancienne cité», a-t-il précisé. Pour contribuer un tant soit peu à la protection de ce patrimoine national, le P-DG de Mobilis, M. Azouaou Mahmel, a annoncé que son institution va équiper et faire introduire l'outil informatique sur les lieux. «Des animateurs pour coacher les enfants ayant évolué dans la Casbah, seront présents», dira-t-il. Et d'ajouter que «d'autres animations sont prévues pour faire revivre le lieu qui témoigne de la richesse de la personnalité de l'Algérois».