Aujourd'hui, la piraterie inonde le marché algérien et cela altère bien évidemment l'industrie du disque en Algérie. Pour Cheb Mami, il est «nécessaire de tirer la sonnette d'alarme. Aujourd'hui, beaucoup d'artistes abandonnent la profession à cause du piratage». Il faut savoir que le marché informel et le piratage ont mis un frein à l'émergence de nouveaux talents. Avant, le piratage touchait uniquement quelques régions du pays. Actuellement, l'informel reproduit les disques produits par les producteurs et les vend sur le trottoir en toute impunité. Certains spécialistes ne manquent pas de pointer du doigt l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (ONDA). Pour eux, les producteurs sont soumis au contrôle alors que l'informel ne l'est pas. Cheb Mami, qui suggère par le chant son attachement à la création, estime que «l'artiste, interprète ou exécutant, jouit sur sa prestation de droits moraux». En vertu de l'article 107, il est important de savoir que «tout artiste qui interprète ou exécute une œuvre de l'esprit ou une œuvre du patrimoine culturel traditionnel, tout producteur qui réalise des phonogrammes ou vidéogrammes relatifs à ces œuvres et tout organisme de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle qui produit des programmes communiquant ces œuvres au public, bénéficient sur leurs prestations de droits voisins des droits d'auteur, dénommés droits voisins». En vertu de l'ordonnance qui précise que l'artiste est en droit d'exiger la mention de son nom patronymique ou de son pseudonyme ainsi que de sa qualité, sauf si le mode d'utilisation de sa prestation ne le permet pas. L'artiste a également le droit au respect de l'intégrité de sa prestation et de s'opposer à toute modification, déformation ou altération qui porterait atteinte à sa réputation d'artiste. Notons que les droits moraux sont inaliénables, imprescriptibles et ne peuvent faire l'objet de renonciation. Pour rappel, Cheb Mami prépare la sortie d'un album en 2012 qui comporte huit chansons. L'une de ses chansons s'inspire du malhoun (poésie populaire chantée) Elle s'intitule «Nta Lahbib Alwal».