Il y avait foule des grands jours, hier, au stand de l'ANEP qui abrite en la circonstance la vente-dédicace «El Moudjahid, un journal de combat» (1959-1962), signé par un collectif d'auteurs. Beaucoup d'émotions et de tendresses ont prévalu chez les personnalités présentes dont le ministre de la Communication M. Nacer Mehal, Lamine Bechichi, Zoubir Zemzoum, Pierre Chaulet, Ahmed Boucena, directeur général de l'ANEP, aux côtés de Naâma Abbas, actuelle présidente directrice générale d'El Moudjahid et Larbi Timizar, président directeur général de Horizons. Les intervenants ont exprimé leur satisfaction sur ce nouveau-né, un condensé de témoignages pour la postérité, sur l'histoire de ce journal, créé dans le feu de l'action révolutionnaire qui a mené l'Algérie à l'indépendance. «C'est assurément une gageure de vouloir résumer le vécu d'un titre prestigieux dont l'itinéraire épouse intimement l'histoire. Une histoire remplie de pages glorieuses, de tant d'incertitudes, de défis et de résurrection», lit-on. Ahmed Boucena a accepté de nous livrer ses impressions à chaud. Voici ce qu'il en pense : «Beaucoup d'hommes ont travaillé dans l'ombre et ont porté haut la voix du FLN pendant la Révolution. C'est un journal de combat. Je suis très heureux que l'ANEP ait participé aux côtés du journal El Moudjahid à ce travail de mémoire». - Quatre questions à Naâma Abbas Votre sentiment premier ? C'est un sentiment de joie, c'est pour moi une (re)naissance à laquelle nous assistons. J'adore tout ce qui est parution. Il me semble qu'on n'a pas trop dit sur l'histoire d'El Moudjahid. Le contenu du journal réclamait l'indépendance de l'Algérie, n'est-ce pas ? Oui bien sûr. Quand on réalise avec ce qui se passe actuellement, il informait en temps normal de ce qui se passait en faveur de la Révolution algérienne. La corporation ne doit jamais l'oublier. D'autant plus qu'à l'époque, le gouvernement de Guy Mollet a interdit le journal ? Oui, ce journal n'a pas été reconnu. En aucun cas. Il ne fallait pas penser à la liberté de la presse. C'est tout à l'honneur des gens qui ont eu le courage de briser cet interdit et lancer la publication. L'Histoire ne doit jamais les oublier. El Moudjahid est un monument pour moi, au-delà, il a été la sève de tous les journalistes. Que pensez-vous du journal El Moudjahid et des journalistes de 1962 à ce jour ? Ils continuent leur parcours. Chaque époque a ses moments à vivre.