Tombée de rideau sur le 16e Salon International du Livre d'Alger (SILA), qui s'est distingué, après dix jours de razzia sur la plupart des stands, par une affluence considérable en dépit de conditions d'accueil jugées bien loin des normes requises pour ce genre de manifestation. Mais l'édition qui s'achève, si elle a signé un regain d'intérêt des Algériens pour la lecture, aura confirmé aussi une tendance en légère hausse observée d'année en année en faveur des publications scientifiques ou technologiques et au livre de cuisine, aux dépens d'autres genres littéraires, pourtant tout aussi nécessaires à l'épanouissement intellectuel et culturel de générations entières. Pour autant, la cherté des livres était sur toutes les lèvres. Pour certains, le prix élevé du livre est lié à la flambée du prix du papier, pour d'autres ce sont la marge bénéficiaire des éditeurs et les droits versés aux auteurs eux mêmes qui rendent le livre souvent hors de prix. Reste que les scènes récurrentes de visiteurs charriant des cartons entiers de livres dans les travées du Salon et aux alentours du site, demeure, pour les habitués du SILA, un phénomène sur lequel les analystes devraient se pencher. Les avis des éditeurs approchés divergent quant à l'organisation du Sila, à son déroulement et à son apport à la lecture en Algérie. Les stands se sont transformés en ruches tout au long du Salon, rehaussée par les invités de marque, les deux ministres de la culture le Libanais Gaby Ayoune et le Français Frédéric Mitterand. Les éditions Gallimard (France) les plus en visitées aux côtés de leur consoeurs franco-arabe libanaise «Dar El Farabi» partagent le même avis sur le bon déroulement du salon, avec cette nouveautés dans la co-éditions et l'investissement du marché algérien du livre, avec une diversité éditoriale conséquente. La littérature francophone au Maghreb et au Machreq s'inscrivent dans un contexte historique différent, mais leur devenir pourrait être semblable, ont estimé en marge du salon des écrivains algériens et libanais lors de la dernière conférence débat, les intervenants écrivains ont abordé l'apparition des littérature d'expression française dans ces deux régions et tenté d'apporter des éclairages sur leur évolution ainsi que sur leur devenir à l'ère de la mondialisation.