Les Tunisiens se rendront aux urnes le 25 de ce mois pour élire leur président et renouveler l'Assemblée nationale. Ceux et celles qui résident à l'étranger voteront les 17 et 18 octobre. A la tête de la Tunisie depuis 1987, Zine El Abidine Ben Ali, le président candidat, 73 ans, devrait l'emporter aisément et pour la dernière fois : la Constitution fixe à 75 ans l'âge limite pour présider. Le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, son parti) qui revendique 2,7 millions d'adhérents et un soutien franc des principales organisations patronales et syndicales et de trois des huit partis d'opposition légale, devraient rafler ces législatives où ces huit partis et 15 listes «indépendantes» sont en lice. Le successeur de Habib Bourguiba a inauguré sa campagne avec le slogan «Ensemble, relevons les défis» et rendu public son programme. Adossé à des indicateurs à réaliser durant le mandat 2009-2014 (création de 425.000 emplois, augmentation du revenu de 40% pour atteindre 7000 dinars, en 2014, emploi ou moins une source de revenu par famille, accès à la propriété d'un logement porté de 80 à 90% des familles, uniformisation de l'âge de la majorité civile, un million de nouveaux abonnés à l'internet de haut débit, 800.000 abonnés au réseau du gaz naturel étendu à 75 nouvelles villes et agglomérations, encouragement de la recherche scientifique) ce programme de 24 points promet «bien-être et prospérité» aux Tunisiens. «Ces élections constituent une nouvelle occasion pour conforter la pluralité des candidatures à la présidentielle et la diversité des obédiences politiques» aux législatives, dit-il, s'engageant dans son premier meeting électoral à «promouvoir» la liberté d'expression, les droits de l'homme, la construction démocratique et l'Union du Maghreb arabe. Pour ce 3e scrutin pluraliste, il «affrontera» trois candidats de l'opposition parlementaire : Mohamed Bouchiha du Parti de l'Unité Populaire (PUP, social-démocrate), Ahmed Inoubli, du Parti de l'Union démocratique unioniste (UDU, nationaliste) et Ahmed Brahim qui a reporté sa première sortie de rue. Ettarik Al-Jadid (la nouvelle voie), le journal de son parti Ettajidid, qui a diffusé son programme électoral a été saisi par le ministère de l'Intérieur pour «infraction au code électoral». Selon les observateurs, leurs chances sont négligeables même si les élections seront «libres et honnêtes». Fait curieux, M. Mohamed Bouchiha, un des trois opposants qui a ouvert sa campagne sous le signe «Ensemble nous bâtissons la Tunisie du progrès et de la justice», parle dans ses meetings du rôle important que le Président Ben Ali ne cesse de jouer dans la modernisation et le développement du pays. Mustapha Ben Jaffar, le fondateur et le secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), et Ahmed Nejib Chebbi, le premier responsable du Parti démocratique progressiste (PDP, centre gauche), deux potentiels candidats d'une opposition se qualifiant de «radicale», ont été écartés de la double course (présidentielle et législatives) pour non conformité avec la loi électorale. M. Ben Ali a été réélu en 2004 avec 99,4% des suffrages face à trois postulants. Son parti a remporté la majorité écrasante à la Chambre des députés.