La douleur liée aux cancers n'est pas encore bien traitée dans notre pays. Les 30 000 personnes victimes chaque année de cancer souffrent le martyre. Tel est le constat établi jeudi à Alger par les participants à la 7e journée d'information et de lutte contre la douleur. Le Pr Nadia Fellah du Centre Pierre et Marie Curie d'Alger de lutte contre le cancer (CPMC) a précisé à cet effet que 30% des malades sujets aux douleurs ne sont pas pris en charge pour un traitement définitif et 31% des dolents ne trouvent pas de traitement à leurs souffrances. « Aucune avancée n'a été perçue dans ce sens dans la mesure où 82% des malades souffrent de douleurs », précise-t-elle. Conséquence : cette maladie chronique handicape le malade rongé par l'angoisse en raison de son état de santé qui se détériore. A cela s'ajoutent les irritations et d'autres souffrances mécaniques qui gênent le malade et perturbent son sommeil. Car la douleur due au cancer s'attaque aux os, aux muscles et aux articulations en plus des lésions viscérales, du dysfonctionnement des voies nerveuses qu'elles soient périphériques ou centrales. Raison pour laquelle le Pr Nadia Fellah, a souligné la nécessité de mettre le patient cancéreux et souffrant de douleur sous traitement thérapeutique d'autant qu'un traitement a été préconisé dernièrement par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et s'est avéré efficace dans 90% des cas. La bonne vieille morphine semble aujourd'hui dépassée. « L'absence de morphine à libération étendue pousse nos spécialistes à augmenter le traitement de la douleur jusqu'à 30 voir 50% pour l'atténuer», a déploré le professeur Fellah. Pour le Dr Dalila Benmoussa du CPMC, elle a évoqué la douleur post-opératoire du cancer du sein. « Celle-ci est permanente mais ne survient pas chez toutes les patientes. D'où la nécessité de faire appel à un traitement médicamenteux et psychothérapique», a-t-elle expliqué. Elle a précisé que 20% des femmes âgées entre 30 et 35 décèdent suite à un cancer du sein. De son côté, le docteur Calvino, professeur de physiologie à l'Ecole supérieure de physique et de chimie industrielle de la ville de Paris, a relevé qu'il n'y as pas de douleur mais des douleurs. « Le problème est simplement lié au temps que perdure la douleur», note-t-il. Le Dr Guechi du CPMC a évoqué la douleur chronique chez l'enfant cancéreux affirmant que la prise en charge de la douleur chez l'enfant est plus difficile que chez l'adulte, l'enfant ayant du mal à l'exprimer. Elle a indiqué que grâce au progrès scientifique, le médecin localise rapidement la douleur chez l'enfant, déplorant tout de même l'absence de nombreux médicaments anti-douleurs chez l'enfant. Ceux qui existent sont sous forme de comprimés et donc difficiles à avaler pour l'enfant, a-t-il affirmé