Le général Ashfaq Parvez Kayani s'est adressé aux chefs influents de la tribu des Mehsud Waziristan pour conclure un accord d'entente cordiale Le Pakistan réussira-t-il à chasser ses vieux démons hérités du «djihad afghan» des années 80, encadré et entraîné dans le mythique Peshawar de triste renommée ? Le retour de flamme s'annonce périlleux et porteur de danger de déstabilisation régionale qui vérifie, au jour le jour, par l'intensification des attaques non seulement des talibans pakistanais, mais également de l'aile djihadiste du Pendjab frontalier attisant la vieille inimitié des deux puissances nucléaires. Le nouveau chef du TTP (Tehreek-e-taliban), Hakimullah Mehsud, succédant au chef emblématique abattu par des tirs de missiles US, préconise déjà la «sainte alliance» pour combattre l'ennemi commun indien et pakistanais. Pris entre deux feux, Islamabad, en proie à une vague d'attentats sans précédent, s'est lancé dans une offensive militaire pour tenter de déloger les talibans de leurs «bases arrières» à l'Est et à l'Ouest de Lahore. Dans ce chaos régional, l'offensive du Sud Waziristan, coïncidant avec le double attentat ciblant la fac islamique pour garçons et la cafeteria pour filles, reste l'un des éléments clés de la riposte de l'armée pakistanaise décidée d'en finir avec la menace des talibans chassés du Swat. Dans une lettre-prospectus, lancée par voie aérienne, le général Ashfaq Parvez Kayani s'est adressé aux chefs influents de la tribu des Mehsud Waziristan pour conclure un accord d'entente cordiale. Tout en appelant les Mehsud à «se lever collectivement» pour se débarrasser de l'emprise des «éléments terroristes», le général pakistanais a rassuré sur les objectifs de l'offensive qui ne consternent pas «les Mehsud patriotiques». La main tendue de l'armée pakistanaise aux tribus installées dans la région frontalière sensible, viscéralement opposées aux «dégâts collatéraux» provoqués dans les rangs de la population par les drones américains, participe d'une volonté de neutralisation et d'isolement des talibans par «l'allié stratégique» de la coalition sérieusement inquiète de la dégradation de la situation sécuritaire au Pakistan et mue par l'urgence d'une redéfinition de la stratégie de lutte contre la menace terroriste.