L'Algérie attend l'officialisation par l'Union européenne (UE) de l'accord sur le prix du gaz auquel les deux parties sont parvenues dernièrement, a indiqué lundi le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaâboub. «C'est un accord qui n'est pas encore été officialisé, nous attendons cette officialisation par écrit de la part de l'UE», a déclaré à l'APS M. Djaâboub en marge d'une rencontre avec les cadres du secteur du commerce. En 2007, l'Algérie a entamé des négociations avec l'UE sur la suppression d'une taxe anti-dumping de 13% imposée par les pays européens sur les engrais fabriqués par l'entreprise algérienne «Fertial», sous prétexte que le prix de l'énergie «gaz» utilisé dans cette industrie était subventionné. Les deux parties, réunies deux fois à Bruxelles, pour trouver un terrain d'entente sur cette question sont parvenues dernièrement à un accord. M. Djaâboub a précisé à ce propos que le ministère concerné (Energie et Mines) a fourni à la partie européenne des explications sur la composition du prix du gaz, qui ont démontré «que le prix du gaz (pratiqué en Algérie) couvre les frais de l'exploration, l'extraction, le transport, le stockage et dégage une marge bénéficiaire suffisante pour le réinvestissement». Les explications fournies à l'UE démontrent «qu'il n'y a pas de soutien de la part de l'Etat au prix du gaz, ni de subvention déguisée de l'Etat à la société Fertial», a-t-il dit, déplorant que «l'UE ait pris la décision d'imposition de la taxe anti-dumping d'une façon unilatérale». «Nous avions eu à l'entendre deux fois de la bouche des responsables européens que l'UE a bien compris le décret fourni par l'Algérie et qu'elle adhère à la démarche de l'Algérie et qu'elle est d'accord sur ce double prix du gaz», a-t-il dit. «Nous sommes toujours en attente de recevoir un écrit officiel sur cette position», a ajouté le ministre. M. Djaâboub a, par ailleurs, fait savoir qu'une liste de produits exclus de l'importation dans le cadre de la Zone arabe de libre échange (Zale), a été établie par la commission technique de l'évaluation de la mise en œuvre de l'accord de la Zale. Elle sera soumise pour approbation au comité gouvernemental chargé des accords commerciaux, présidé par le Premier ministre qui va la transmettre à son tour à la Ligue arabe en vue de son adoption. La durée de l'interdiction de l'importation de ces produits sera discutée avec le reste des pays arabes, a expliqué le ministre, soulignant que l'élaboration de cette liste «est une mesure préventive temporaire pour permettre aux entreprises algériennes une meilleure mise à niveau afin de devenir plus compétitives». La mise en œuvre de l'accord de la Zale ne s'est pas traduite par une augmentation des importations provenant de cette région, selon le ministre, puisque après 9 mois de son entrée en vigueur (1er janvier 2009), le volume des importations des pays arabes est resté le même que celui enregistré l'année passée, représentant seulement 3% du volume des importations globales.