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Indice de Madjid Bekkouche : L'eau, un levier vital du développement
Publié dans Horizons le 10 - 11 - 2009

Parmi les axes primordiaux de la stratégie de développement de l'Algérie, celui de l'eau occupe une place particulière. L'eau est non seulement un enjeu de bien-être et de stabilité sociale, elle est aussi un levier sine qua non du développement. C'est d'autant plus vrai que notre pays connaît une situation de stress hydrique en tant que pays qui se localise dans une zone au climat semi-aride avec des taux pluviométriques relativement modestes. Une situation aggravée par le phénomène, aujourd'hui confirmé, du réchauffement climatique avec les effets qu'on lui connaît de raréfaction des ressources conventionnelles. Devant les défis à venir qui portent autant sur la pression démographique à l'horizon 2025, que sur les enjeux de développement économique et de sécurité alimentaire, l'Algérie a mené ces dernières années une politique très volontariste en matière de construction des infrastructures hydrauliques, qu'il s'agisse de barrages, de retenues collinaires, de barrages versants ou encore d'adductions acheminant de l'eau destinée à l'irrigation ou à l'eau potable dans les agglomérations urbaines. En face de cette politique d'investissements tous azimuts dans les infrastructures portant sur la mobilisation, le stockage, le transport et la distribution de l'eau, il y a une politique complémentaire, dont le vœu est de parvenir à un mode de gestion plus rationnel de l'élément précieux et rare qu'est l'eau. C'est ce qui a donné lieu, ces dernières années, à de véritables campagnes de rénovation des réseaux d'adductions d'eau potable (AEP) des grands centres urbains, dont certains occasionnaient des pertes, par les fuites, atteignant des taux ruineux et ce n'est pas une exagération, mais un fait chiffré, que d'affirmer qu'à Constantine, par exemple, ces taux atteignaient, il y a quelques années, les 70%. Ce qui non seulement donne une idée du travail qu'il y avait à faire, et qui a été fait au jour d'aujourd'hui, mais pointe aussi les risques que ces fuites causaient au terrain, alors sérieusement fragilisé. Les actions qui avaient requis une expertise pointue et une gestion complexe des réseaux consistant dans des coupures tactiques, pour à la fois permettre de continuer de desservir les villes et rénover les réseaux défaillants.
Au jour d'aujourd'hui, nous sommes très loin de ces crises de l'eau en milieu urbain, alors qu'un plan de répartition des ressources hydriques destinées à l'irrigation a été mis en œuvre, qui participe d'une dynamisation du monde rural et du développement agricole. Un constat, pourtant, demeure : l'eau coûte cher à la collectivité nationale.
Un fait qui implique à l'avenir une meilleure valorisation de cet élément précieux et pourquoi pas aussi, une pérennisation des investissements très lourds qui ont été consentis. Pour l'heure, en tout cas, et du fait du rôle de l'eau dans la dynamique de développement, on ne peut répondre à la question de savoir s'il faut commercialiser ce précieux élément au prix coûtant, mais s'il y a une affirmation qui peut se faire dans l'immédiat, c'est celle concernant l'éveil des consciences au caractère essentiel et même vital de l'économie de l'eau et à la relation d'étroite dépendance que la production de celle-ci entretient avec l'énergie. Nous sommes à une étape du devenir humain où l'eau comme l'énergie révèlent plus que jamais leur grande importance stratégique et il est plus que temps que les populations, qui seront les premières touchées par la dégradation de l'une et de l'autre, de prendre leurs responsabilités avant d'en subir les conséquences.


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