Photo: Horizons. Pour le responsable, les moyens, financiers notamment, disposés par le ministère de la Culture pour finaliser les projets arrêtés, feront de la région de Naâma un pôle culturel prestigieux. Peut-on connaître votre vision de la gestion des affaires de la culture ? Tout d'abord, la culture est une affaire de terrain. C'est-à-dire, le travail qui se fait avec les associations qui demeurent les premiers acteurs de la culture locale. C'est ce que d'ailleurs j'ai commencé à faire depuis mon installation à la tête de la direction de la culture de la wilaya de Naâma. En plus des associations, j'ai fait appel aux écrivains, aux poètes, aux artistes peintres,…pour établir un programme à long terme d'une culture régionale visant en premier chef, à faire connaître toutes les potentialités culturelles dont regorge la région de Naâma aussi bien à l'échelle locale, régionale voire nationale. Cette relation de travail est basée essentiellement sur l'honnêteté entre l'ensemble des parties. Disposez-vous des moyens nécessaires pour mettre en œuvre cette politique ? Bien sûr que oui. Je voudrais attirer votre attention sur le fait que je sois un enfant de la culture, par le fait que je sois un ancien élève à l'ex institut national des arts dramatiques aujourd'hui réorganisé et rebaptisé Ismas. J'ai passé ma carrière comme artiste, animateur culturel ayant fait le plus gros travail dans le cadre du mouvement associatif. D'où, une riche expérience que j'entends faire bénéficier dans le cadre de la mission à la tête de la direction de la culture. Cela d'une part. D'autre part, je dois vous assurer qu'en terme de moyens financiers, nous disposons d'un soutien très fort du ministère de la Culture à même de mener à terme les projets que nous avons retenus mais aussi et surtout étendre cette aide au mouvement associatif et, de là, créer une animation culturelle qui mettra en valeur tous les trésors culturels de la région. Cela nous a beaucoup aidé également dans les échanges culturels que nous oeuvrons avec une dizaine de wilayas jusqu'à ce jour. Quels sont, en somme, les projets culturels les plus en vue que vous comptez réaliser, grâce notamment à cette manne financière ? Sur le plan de l'animation, ces moyens nous permettent par exemple d'organiser une nuée de manifestations, comme les journées théâtrales prévues pour ce mois de novembre. Je peux vous citer «L'Eté de Naâma», qui est une manifestation musicale qui a duré pratiquement toute la saison estivale. Il y a aussi le futur festival de la chanson arabe classique dans les Hauts-Plateaux et on en passe. En terme d'infrastructures culturelles, je peux vous dire que nous avons été bien gâtés. Dans le sens où nous projetons de réaliser un grand théâtre régional, treize bibliothèques municipales ainsi qu'une annexe de la Bibliothèque nationale sont prévus dans ce cadre. Nous comptons également créer un musée, un centre culturel et une salle de cinéma pour la ville de Aïn Sefra qui figure aussi sur notre agenda ; sachant que cette illustre ville ne dispose d'aucune infrastructure culturelle… Enfin, ce sont des projets qui vont à coup sûr faire de Naâma un prestigieux pôle culturel. Comment appréciez-vous la réaction de la population locale par rapport à l'activité culturelle ici ? Je ne vous apprends rien en vous disant que les habitants de toute la région de Naâma sont de nature, des personnes qui s'intéressent particulièrement à l'activité culturelle. L'histoire riche et profonde de cette région le prouve mieux que moi. Cela dit, le travail que l'on fait pour faire connaître l'ensemble des acteurs culturels de la région, que ce soit dans le domaine de l'édition, de la musique, du théâtre, du patrimoine culturel et autre, se concrétise sur le terrain, et a suscité une grande satisfaction auprès des associations ainsi que chez les artistes et les créateurs. Nous avons édité plusieurs auteurs, fait participer de nombreuses troupes musicales dans des manifestations qui se déroulent ici et là à travers le pays, etc. Sur le plan de la gestion, je dois souligner l'engagement de monsieur le Wali qui suit attentivement les actions que nous entreprenons, et nous a toujours fait part de sa disposition à nous accompagner, financièrement notamment, dans la réalisation de nos projets. C'est vraiment un signe d'encouragement qui nous aide énormément dans l'accomplissement de notre tâche. Vous plaidez régulièrement sur une collaboration étroite avec vos homologues dans les autres wilayas, notamment les directions de culture de la région du Sud Ouest… Tout a fait. Je peux vous résumer cela en un seul exemple : j'ai pris l'initiative d'inviter mes collègues d'Oran, de Saïda et de Tlemcen pour une journée d'études sur la gestion des bibliothèques, dans le but évident, de nous adapter avec la gestion moderne, afin que nous puissions gérer dans de bonnes conditions, les futures bibliothèques que nous comptons réaliser, chacun dans sa circonscription. Voilà une action pour nous concerter et rapprocher nos points de vue et surtout, pour renforcer cette coopération qui ne peut être que bénéfique.