Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a expliqué aux hommes d'affaires allemands que l'Etat «est prêt à mettre de l'argent dans les grands projets», à charge pour le partenaire étranger d'apporter «le savoir-faire et d'assurer» un transfert de technique de gestion aux Algériens. M. Temmar est revenu sur les «nouvelles règles» en matière de gestion des grands projets. Pour lui, l'Etat veut que les investisseurs étrangers «nous aident à mettre en place une base de production» qui puisse offrir au marché «les produits que nous apportons actuellement». L'Algérie enregistre, selon lui, «une croissance inquiétante de 15% de ses importations». Peu importe avec qui les partenaires étrangers voudraient travailler, dit-il, «le public ou le privé s'ils préfèrent mieux ce dernier». L'essentiel est que la joint-venture qui sera ainsi montée sera de «gestion privée» sans «aucun rapport avec l'Etat», explique M. Temmar. Plusieurs projets sont en «discussions avec les Allemands» et ces derniers ont montré, précise-t-il, «une grande compréhension» vis-à-vis de la nouvelle politique en matière d'investissements. Le ministre ne cache pas la volonté des pouvoirs publics de mettre les importantes ressources financières du pays dont les placements à l'étranger «rapportent des intérêts dérisoires» et de revoir sa stratégie en matière d'investissements directs qui «sont allés vers des secteurs où le pays n'avait pas grandement besoin». M. Temmar a résumé la préoccupation de l'Etat qui a depuis peu fixé de «nouvelles règles du jeu» en matière de partenariat. La crainte pour notre pays de ne pouvoir aborder «avec une base économique solide la mondialisation» a été le fil conducteur de son intervention. Revenant sur la privatisation, le ministre a reconnu également que l'opération s'est soldée par un échec avec «25% d'entreprises cédées» seulement, le public reste la locomotive du développement avec «80% de PIB dans l'industrie et le transport surtout». Cela n'empêche pas l'Etat de penser également à un rôle plus actif du privé. M. Temmar annonce qu'«on est en train de calculer les milliards de dollars qu'il va falloir mobiliser» pour sa relance. D'autre part, parmi les textes qui restent à promulguer, la loi sur l'innovation dont le projet «fait l'objet d'une finalisation au niveau du gouvernement», a-t-il précisé. Il faut préciser que la Chambre de commerce allemande a hier organisé une «bourse de la coopération» à l'hôtel El Djazair à l'occasion d'un voyage d'affaires du 15 au 21 novembre d'une délégation d'hommes d'affaires allemands conduite par M. Hendrik Hering, ministre de l'Economie, des Transports, de l'Agriculture et de la Viticulture du land Rhénanie Palatinat. LE PROJET DE NOUVELLE VILLE DE BOUGHEZOUL INTÉRESSE LES ALLEMANDS C'est le deuxième voyage du responsable allemand en Algérie, celui d'octobre 2007 a vu la participation de 25 entreprises spécialisées dans le recyclage des déchets, les énergies renouvelables et l'environnement. Les Allemands parlent de «contacts intéressants» puisqu'ils auront à signer une déclaration d'intention en février 2009 pour le projet de nouvelle ville de Boughezoul qui comporte un volet environnemental avec «zéro% d'émissions». C'est un des dossiers qui fera l'objet de poursuite des discussions entre les délégations des deux pays. Neuf chefs d'entreprises ont fait le voyage à Alger et ont, selon les responsables allemands, des contacts ciblés avec les promoteurs algériens en énergies renouvelables, économie d'énergie, solaire, traitement des déchets…. Les Allemands qui ont montré une disponibilité à s'impliquer dans les grands projets d'infrastructures en Algérie, ont toutefois insisté sur «le climat de confiance et la sécurité juridique» qui doit présider aux relations pouvoirs publics - investisseurs étrangers.