Certains n'ont pas résisté jusqu'à la fin de la partie tant attendue et vécue sur des charbons ardents. Des youyous saluant la victoire dont personne ne doutait perçaient bien avant le coup de sifflet final le silence de la ville qui s'était vidée aux alentours de 18 heures. La victoire s'annonçait au fil des minutes mais beaucoup n'ont pas supporté la tension du match. Ils ont commencé à sillonner la ville dès la fin de la première mi-temps, sûrs de la victoire. Déjà durant toute la journée, des flots incessants de voitures ont défilé à travers toutes les rues de la ville parée partout de l'emblème national. Les tubes qui célébraient les Verts se déversaient aux quatre coins de la ville. Tizi Ville mais aussi les localités et villages de toute la Kabylie ont vibré à la victoire de l'équipe nationale. Personne ne se plaindra de ce vacarme et aucun habitant n'ira demander à son voisin de baisser le son de la télévision. Comment dormir en cette journée historique ou les pères et les mères autorisent sans crainte les enfants à sortir seuls dans la nuit ? C'est en familles que beaucoup sont sortis pour ne célébrer cette victoire. Jamais un match n'a été vécu avec autant d'intensité. Au coup de sifflet final, c'est une véritable marée humaine qui s'est déversée sur les places de la ville devenues subitement noires de monde. Des inconnus se congratulaient comme s'ils étaient de vieilles connaissances. On dansait et on criait à tue-tête. Des jeunes, des enfants mais aussi des femmes qui ne pouvaient rester à la maison ont envahi tous les quartiers. Même ceux considérés habituellement peu sûrs ont retrouvé une incroyable animation. Jamais on n'avait vu autant de drapeaux dans le ciel de Tizi.