L'opposition rassemblée au sein des forces vives exige que la junte ne dirige pas le pays dans la période de transition et qu'aucun de ses membres ne soit candidat à la présidentielle. Devant la menace de l'opposition guinéenne de mobiliser le peuple, le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, s'est dit, hier, prêt à organiser des élections auxquelles il pourrait ne pas participer. « Je ne peux pas participer à une élection car la communauté internationale est contre ... Je suis prêt à tout moment pour cette élection s'ils (les acteurs politiques) le sont. Dans l'accord avec les acteurs politiques, avec la population, je suis juste un individu. Je ne peux pas me mettre au dessus de l'intérêt national car je me trahirai ainsi que la nation», dit-il au Saturday Sun, un quotidien privé du Nigeria. Cette précision du président autoproclamé à ne pas se présenter à la prochaine présidentielle fera t'elle « bouger » l'opposition qui demande le départ du pouvoir de Camara et qui a catégoriquement rejeté vendredi soir à Ougadougou les propositions du médiateur de la crise guinéenne ? Le président burkinabais Blaise Compaoré a préconisé jeudi, un maintien des putschistes pendant une transition de 10 mois et l'installation d'un «Conseil national de transition» qui sera dirigé par le chef de la junte. L'opposition rassemblée au sein des forces vives exige que la junte ne dirige pas le pays dans la période de transition et qu'aucun de ces membres ne soit candidat à la présidentielle. Selon elle, le document du président burkinabais est partial et partiel même s'il a recommande la création, par l'Organisation des Nations Unies, d'une commission d'enquête internationale chargée de faire la lumière sur les évènements de septembre de 2009 au Stade de Conakry et que les victimes ou leurs familles soient indemnisées. «Les recommandations, résolutions et communiqués finaux de la Cedeao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), du Groupe international de contact sur la Guinée, de l'Union européenne ainsi que du Conseil de sécurité de l'Onu ont été purement et simplement ignorés », affirment les forces vives qui s'interrogent sur les raisons qui poussent Dadis Camara qui ne semble pas faire confiance à son armée, à recruter des milices pour défendre son régime.