Sous le thème « Accès universel et droits humains », une conférence débat a été organisée, hier, au centre de presse El Moudjahid, par l'association Aniss à l'occasion de la célébration de la journée internationale de lutte contre le sida. Le Dr Abdelkader Soufi Skander, président d'Aniss, a d'emblée tiré la sonnette d'alarme en constatant le relâchement de la vigilance à cause du contexte international marqué par l'apparition de nouvelles préoccupations sanitaires (grippe A/H1N1) et par l'amenuisement des ressources consacrées à la lutte contre le sida (crise financière internationale). A propos des statistiques, l'Algérie compte, selon le Laboratoire national de référence, 1011 cas de personnes infectées du virus du sida et de 4048 cas séropositifs. Mais selon le Dr Skander, ces chiffres sont loin de refléter la réalité. « Les estimations les plus réalistes indiquent que l'Algérie compterait plus de 21.000 personnes atteintes et qui contamineraient à leur tour un nombre en nette augmentation d'année en année et ce dans l'indifférence des populations et la transgression des droits élémentaires des personnes malades », indiquera le président de l'association. Par ailleurs, selon une étude de l'Unicef, en Algérie, seuls 15% des jeunes possèdent des connaissances nécessaires sur les modes de transmission et de prévention des infections sexuellement transmissibles et du sida. Et ce chiffre serait inférieur à 10% chez les femmes. Pour cette association, il ne s'agit plus de réduire les personnes malades à de simples entités statistiques ou des cas. « Il est inconcevable que les personnes malades continuent, à travers le monde après l'apparition de l'épidémie, il y a 30 ans, à être la cible d'attitudes stigmatisantes et de comportements discriminatoires portant atteinte à leur dignité et les privant de leurs droits », a estimé le Dr Skander. En conclusion, le président de l'association exhorte la société civile, les pouvoirs publics à miser plus que jamais sur la prévention et la sensibilisation.