La Tripartite est devenue depuis quelques années le cadre approprié et idéal pour la concertation entre les partenaires sociaux. Celle qui vient de s'achever n'a pas dérogé à la règle. Elle a regroupé à nouveau tout ce qui compte comme forces sociales et économiques. Celles qui font et créent la richesse du pays étaient toutes au rendez-vous de Djenane El Mithaq. Le gouvernement ne dicte plus de démarche à suivre de façon unilatérale, sans tenir compte des avis et propositions. Certes, à travers le programme du président de la République, les grandes lignes du processus de développement sont connues mais dans la phase d'exécution, la Tripartite s'avère comme un moment où celui-ci devient l'affaire de tous. Cette Tripartite a permis depuis des années d'associer les syndicats représentatifs des travailleurs et le patronat à la conduite des affaires publiques. La signature du pacte social en 2006 avait déjà balisé les contours de cette nécessaire et bénéfique concertation. La phase de l'affrontement entre un syndicat arc-bouté sur ses revendications et un gouvernement tout autant inflexible, était close. Face aux mutations imposées à tout le monde par les nouvelles orientations de l'économie de marché et les effets de la crise mondiale, le temps était venu de s'écouter davantage. C'est une tendance à l'œuvre dans le monde entier où le syndicat n'est plus un aréopage de contestataire à tout crin. Le patronat s'oblige aussi de plus en plus à tenir compte de la dimension sociale de son action et à ne plus courir derrière le maximum de profit. Le dialogue social est le passage obligé sans lequel aucune stratégie ne peut aboutir et réussir. L'obtention du consensus qui tiendrait compte des intérêts de tous étant le souci partagé. Ce n'est nullement fortuit si le Premier ministre a évoqué lors de sa dernière conférence de presse « cet esprit du pacte ». Au delà des intérêts que chaque partie représente et s'astreint à juste titre et légitimement à défendre, il y a l'intérêt commun que chacun doit avoir comme but suprême. S'il semble presque normal pour un politicien soucieux de soigner son image de « défenseur des pauvres » de proposer un SNMG à des seuils farfelus, les pouvoirs obéissent à une toute autre démarche. Il faut juguler les tendances inflationnistes qui risquent de surgir dans le sillage d'un relèvement inconsidéré du SNMG. En 2004, incapables de supporter de nouvelles charges salariales, des entreprises avaient fermé ou compressé leurs effectifs. La Tripartite est ce lieu où l'on doit chercher et trouver ce point d'équilibre entre l'aspiration à un mieux être social et les contraintes d'une gestion rigoureuses des deniers publics et de la préservation de l'emploi. Il est de bon ton de s'offusquer de la faiblesse des salaires par rapport à nos voisins, mais qui se soucie de comparer la productivité des uns et des autres ? Avec la décision de tenir une rencontre trimestrielle, c'est le rôle irremplaçable de cadre qui se voit valorisé pour la prise de décision sur des dossiers qui concernent au premier chef la vie quotidienne des citoyens.