Le successeur de feu Arafat a réitéré hier depuis le perron du palais présidentiel de Baabda son refus d'une installation permanente des réfugiés de la diaspora. Comme dans un souci d'apporter une assurance au gouvernement libanais réticent à toute implantation des 400 000 réfugiés palestiniens - essentiellement des descendants de ceux qui se sont réfugiés au Liban en 1948- et de tranquilliser les réfugiés qui ont peur d'être oubliés ou sacrifiés sur l'autel du processus de paix, il annonce que « la présence des réfugiés au pays des cèdres qui sont éparpillés dans les 12 camps, est temporaire ». « Tant que notre problème ne sera pas réglé, nous sommes les hôtes du Liban. Nous refusons toute autre nation que la nôtre et toute autre solution que l'application de la résolution 194 du conseil de sécurité l'ONU» sur le droit au retour des Palestiniens, dit-il à Al-Liwaa, un quotidien libanais. Abbas qui a rencontré le président du Parlement, Nabih Berri, et le Premier ministre Saad Hariri, qui a inclus la question des droits civiques pour les réfugiés dans son discours de politique générale qu'il prononcera prochainement devant les députés libanais, s'envolera demain pour le Caire. Il laissera derrière lui les victimes de la Nakba et leurs descendants qui n'ont jamais mis les pieds sur la terre des ancêtres. La plupart n'ont ni nationalité, ni papiers d'identité, ni même le droit d'être propriétaires et de travailler selon leurs compétences (70 professions leur sont interdites) conformément à la Constitution libanaise. Outre les réfugiés de 1948, 3000 à 5000 palestiniens ont rejoint le Liban, dans les années 1970, notamment après la décision du roi Hussein de Jordanie d'expulser l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et ses milliers de combattants. Ils ne sont pas reconnus comme réfugiés par l'agence des Nations unies qui aide les réfugiés (Urnwa). Leur sort a commencé à être examiné à la fin de la guerre civile (1975-90). Les autorités libanaises ont même commencé en 2008 à leur remettre des papiers. Ce processus qui a été interrompu pour des questions de fraudes, a transformé les camps, dont le plus célèbre d'entre eux, Nahr al-Bared en poudrières et réservoir pour candidats pour les groupes islamistes. En 2007, l'armée libanaise avait affronté pendant plus de trois mois le Fatah al-Islam dans Nahr el-Bared (400 morts, dont 168 militaires). Depuis des réfugiés de ce camp ont même été montrés du doigt comme possibles auteurs de l'assassinat de l'ancien Premier Ministre Rafik Hariri sur lequel enquête le Procureur du Tribunal spécial pour le Liban (TSL). Curieusement, Daniel Bellemare qui a terminé hier sa visite de cinq jours à Beyrouth