Le président palestinien Mahmoud Abbas a réitéré, lors de sa visite à Beyrouth jeudi, le refus de l'Autorité palestinienne d'une implantation des réfugiés palestiniens au Liban, insistant sur le droit au retour de tous les réfugiés. “Les réfugiés doivent jouir du droit au retour (en Palestine) et nous discutons de ce dossier avec les Israéliens”, a déclaré à la presse M. Abbas à l'issue d'une rencontre avec le président libanais Michel Sleimane. “Nous refusons l'implantation des Palestiniens au Liban”, a-t-il insisté, alors que ce sujet épineux était au centre de sa visite de deux jours au pays du Cèdre. “Nous avons discuté avec le président de la situation à l'intérieur des camps et à laquelle nous allons mettre fin”, a indiqué le dirigeant palestinien en référence, notamment à la situation tendue à Aïn Héloué (sud), le plus grand des 12 camps palestiniens (45 000 habitants). Les camps palestiniens au Liban sont considérés comme des poudrières. Des groupes extrémistes s'y sont implantés à la faveur de la misère qui y règne. En 2007, des combats ont opposé pendant plus de trois mois l'armée libanaise au mouvement islamiste Fatah al-Islam dans le camp de Nahr al-Bared (nord), faisant plus de 400 morts, dont 168 soldats libanais. M. Abbas doit également rencontrer le président du Parlement Nabih Berri et le Premier ministre Fouad Siniora, ainsi que les représentants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et des factions palestiniennes pour examiner la situation des réfugiés, selon un haut responsable palestinien au Liban. D'après l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les réfugiés palestiniens sont quelque 400 000 au Liban. Quelque 760 000 Palestiniens ont été poussés à l'exode après la création de l'Etat d'Israël en 1948. Ils seraient aujourd'hui 4,3 millions, répartis entre la Jordanie, le Liban, la Syrie, la bande de Gaza et la Cisjordanie, selon l'Unrwa. En 2004, Mahmoud Abbas —qui n'était pas encore président— avait été le premier responsable palestinien à se rendre à Beyrouth depuis 1982, date à laquelle l'OLP avait été chassée de la capitale libanaise par l'armée israélienne. Il s'y est rendu pour la première fois en qualité de président en juillet 2005. Le bureau de représentation palestinien à Beyrouth a rouvert ses portes en 2006. Agence