Photo : Slimene SA. Alors que la participation de la femme dans la vie politique et son implication dans la prise de décision est prônée par plus d'un et que les débats sur la parité sont lancés au niveau des formations politiques, il n'en demeure pas moins que celle-ci est réduite à une portion congrue. Par désintérêt ou par manque de stature politique, les élus femmes se sont, en effet, timidement manifestées pour les prochaines sénatoriales, prévues le 29 du mois en cours. Seulement deux femmes se sont portées candidates dans l'ambition de devenir sénatrices. Elles sont issues du MSP. Et pourtant, la Constitution après son amendement leur consacre ce droit et leur inscrit une place importante sur la scène politique. Comment expliquer donc cette faible participation et peut-on dire qu'elles ont été écartées par les partis politiques où pourtant elles militent. Les porte-parole des formations participantes aux élections, contactés par nos soins, rejettent cette idée aussi bien dans le fond que dans la forme. Prônant le même discours, les partis politiques se disent pour une participation forte des femmes et œuvrent davantage pour que celles-ci aient une place prépondérante, sinon égale à celle des hommes au sein des structures du parti. Cependant, si parmi les formations politiques concernées par ces élections le choix est d'emblée fait comme c'est le cas du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui a opté pour deux hommes sans passer par des élections primaires, d'autres soutiennent que la décision de la participation aux sénatoriales constitue un acte strictement volontaire. « Nous ne pouvons pas obliger les femmes à se présenter contre leur gré», souligne Miloud Chorfi, porte-parole du RND. Ce dernier a souligné qu'il est, certes, déplorable le fait qu'aucune des élues femmes du parti ne s'est portée candidate mais cela ne veut guère dire qu'elles ne sont pas représentatives au sein du RND. « La femme jouit d'une place importante au sein du RND, ce qui lui a permis d'accéder à des postes de responsabilité. Nous avons trois femmes membres du bureau national et 70 autres font partie de la composante du conseil national», a souligné notre interlocuteur, tentant d'expliquer que si les femmes sont absentes de la liste des candidats RND, c'est pour la simple raison qu'elles « estiment qu'elles auront de faibles chances» d'autant plus qu'elles ne sont pas aussi nombreuses que les élus. Selon M. Chorfi, elles ne dépassent pas la vingtaine. « Il ne faut pas oublier également que ces élections ont une particularité par rapport aux locales ou aux législatives. Les sénatoriales se décident au niveau des élus », ajoute le représentant du RND. Moussa Touati, président du FNA, le parti qui fait son baptême de feu dans les sénatoriales, estime que l'implication de la femme à ce niveau de prise de décision est encore «tabou». C'est pour cela qu'aucune des 17 élues femmes de son parti ne s'est manifestée pour ce rendez-vous électoral. « Le FNA est contre tout genre de ségrégation. Nous portons peu d'intérêt à ce que l'élu soit une femme ou un homme. Notre devise est la compétence et l'intégrité », souligne M. Touati indiquant que le FNA a, en tout, 1837 élus parmi lesquels 40 sont candidats. Les élues FLN ne seront pas également dans la compétition, nous confirme la députée Mme Otmani. Cet état de fait est fortement contesté par l'Union nationale des femmes algériennes. Par la voix de sa présidente Mme Nouria Hafssi, les « partis politiques font la sourde oreille quand il s'agit de participation de la femme à la vie politique».