Photo: Fouad S. Le CNES a estimé que le taux de croissance, hors hydrocarbures, de l'économie algérienne qui se situe entre 10,5% et 11%, durant l'année 2009, « est appréciable», même si cette croissance continue d'être tirée par «les dépenses publiques massives et le secteur du bâtiment et travaux publics», la production de l'industrie reste «tout juste moyenne». En effet, son niveau de production demeure «en deçà des projections avancées ces dernières années par les responsables du secteur», rappelle le CNES dans son rapport de conjoncture. Ces experts espèrent cependant que les segments de notre industrie qui « semblent connaître un début de reprise », confirment en tant que « tendance durable». La production industrielle du secteur public évolue plus favorablement depuis 2008 et enregistre une croissance de l'ordre de 3,5 % à fin novembre 2009, notamment le textile avec un taux de 4,3%. Le secteur agricole a lui aussi eu une part dans cette croissance avec les résultats lors de la campagne agricole 2008/2009 grâce à une production céréalière qui a atteint 61,2 millions de quintaux. Enfin le CNES exprime sa satisfaction dans le domaine de la mobilisation des ressources en eau, avec la réception de nouveaux barrages, de l'habitat, où la cadence de réalisation est passée de 110.000 logements/an en 2004 à 220.000 en 2008 pour atteindre 275.000 en 2009. Le CNES relève la bonne tenue des fondamentaux de l'économie avec surtout un niveau d'inflation maintenu à 5,7% en moyenne au cours de l'année 2009. Quant à la situation économique et sociale du pays, en 2008, le Conseil constate qu'en dépit d'un contexte économique mondial « stressé par une des plus fortes dépressions après celle de 1929 », la situation en Algérie est restée « globalement stable, se renforçant même ». Sa position est due à «la stabilité renforcée de sa position extérieure, avec un niveau important des réserves de change, qui atteignent plus de 143 milliards de dollars». Loin de verser dans le satisfecit et l'analyse superficielle, le CNES reconnaît l'existence d'insuffisances, plus exactement dans la dynamisation de la PME et la mise à niveau du système bancaire. C'est ce qui explique sa décision de mettre en place, début janvier, d'un comité ad hoc, qui sera « chargé de rendre le système bancaire et financier plus performant » afin de soutenir, selon. M. Babès, les acteurs d'accompagnement de l'entreprise qui « crée l'emploi pérenne et la croissance durable ». La PME a ainsi vu, il y a des semaines, la mise en place d'un comité identique, c'est-à-dire capable de sérier ses problèmes et élaborer une stratégie visant à promouvoir la création des PME en Algérie. Pour le CNES, l'effort des pouvoirs publics en vue de renforcer et de diversifier la base économique algérienne se concentrera durant les années à venir sur la promotion des investissements, notamment dans le secteur de l'Agriculture et de l'Industrie. LA LOI DE FINANCES COMPLÉMENTAIRE 2009 REFLÈTE « UNE PERSPICACITÉ JUSTIFIÉE » Plusieurs mesures sont mises en évidence telles celles portant sur le rachat de la dette des agriculteurs et des éleveurs qui a mobilisé près de 41 milliards de DA, mais aussi sur un nouveau programme d'aide publique de 1.000 milliards de DA annoncé pour le prochain quinquennat. Le niveau des investissements étrangers ne semble pas agréer les experts du CNES qui constatent qu'« en dépit des efforts des pouvoirs publics d'améliorer l'attractivité de la destination Algérie », les investissements étrangers (IDE) «continuent de reculer». En effet, relève-t-on, « la part de l'investissement direct étranger (IDE) dans l'ensemble des investissements réalisés de janvier à fin juin 2009 reste «très marginale». Mieux, l'investissement est plus supporté par l'Etat et le privé national. Ce dernier a réalisé un montant de 173,7 milliards de DA du total investissements (15 %) contre 12,6 milliards pour les étrangers soit 1% du montant global. Commentant les dispositions de la loi de finances complémentaire 2009, le CNES estime que celles-ci «reflètent une certaine perspicacité, justifiée, des pouvoirs publics devant un phénomène, déjà vécu, celui du gonflement de la facture d'importation et la perte de parts du marché de notre production nationale».