Photo : Makine F. Une année après l'agression israélienne contre la bande de Ghaza, le codonateur du Collectif d'avocats mandaté par 400 ONG, Gilles Devers, était l'invité, hier, du Forum El Moudjahid. Il se dit optimiste quant au jugement des responsables israéliens devant la Cour internationale de Justice, bien qu'il regrette que, selon la juridiction internationale, l'absence de statut d'Etat à l'Autorité palestinienne reste un handicap. «Mais le peuple palestinien réclame ce qu'on lui a volé à travers cette institution et cela peut être pris en considération parce que dans le cas contraire, le peuple palestinien serait considéré comme livré à son sort», affirme-t-il. Le premier acquis, selon Maître Devers, réside dans le fait que le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, est amené à étudier les moyens de juger les officiers israéliens pour crimes de guerre. Les défenseurs des droits des palestiniens, les sympathisants de la cause et tous ceux qui espèrent que la justice soit rendue attendent la décision avec optimisme. Au cas où le verdict s'avère négatif, «nous tenterons quelque chose de complémentaire à la CPI qui est pour le moment affaiblie», précise le codonateur du Collectif d'avocats.Parmi les actions retenues, figure l'éventualité de faire passer la résolution incriminant Israël à La Haye par le biais de l'Assemblée générale des Nations unies «puisque le Conseil de sécurité ne le fera jamais». Dans ce contexte, il recommande aux Etats arabes et musulmans de ratifier le Traité de la CPI parce que l'opportunité constitue une forme de protection pour eux en cas d'agression et est le seul moyen de se revendiquer d'une majorité au CPI. Le codonateur du Collectif d'avocats chargé de poursuivre les responsables israéliens en justice a, en outre, rendu hommage au travail fourni par la commission onusienne. «Bien que le juge sud-africain Richard Goldstone soit juif, lui et son équipe ont effectué leur travail par conscience», dit-il. Me Devers a également abordé le sujet des autres violations israéliennes, tels que le trafic d'organes humains et l'exploitation économique des territoires occupés. Il a promis que l'année 2010 sera le grand rendez-vous juridique pour ceux qui violent les droits des palestiniens. Au sujet du trafic d'organes humains, rarement évoqué par le passé, les preuves existent aujourd'hui, à travers notamment les enregistrements récemment divulgués par une chaîne israélienne. Sur le deuxième point, le coordonnateur du collectif d'avocats affirme que son équipe travaille pour concrétiser l'idée de l'interdiction de l'importation en Europe des produits israéliens venus des territoires occupés en 1967. Enfin, l'avocat français s'est dit flatté de parler de la question palestinienne à Alger connu par sa position indéfectible. Il s'est aussi déclaré convaincu que la question de la Palestine concerne toute l'Humanité et pas seulement les pays arabes et musulmans.