Photo: HORIZONS. Ceux qui ont fait partie des premiers noyaux du syndicalisme dans les rédactions comme les nouveaux venus dans la presse s'accordent à dire que l'état des lieux est loin d'être reluisant. Si le MJA et les comités autonomes qui bien avant sa naissance dans le sillage des événements d'Octobre 1988 étaient combattifs, les structures syndicales qui représentent la corporation sont aujourd'hui inefficaces. De l'aveu de tous, la dispersion des rangs malgré plusieurs tentatives infructueuses d'unité ont conduit à un affaiblissement de la corporation. Ceux qui s'échinent encore à défendre les intérêts de la profession en sont réduits à lutter pour garantir le minimum. Pire, beaucoup de rédactions sont aujourd'hui sans structures syndicales et les pouvoirs publics de l'aveu même du secrétaire d'Etat à Communication éprouvent de grandes difficultés face à l'absence d'interlocuteurs de mener des réformes et de discuter de textes relatifs à l'exercice de la profession. A quelque chose malheur est peut-être bon. Loin des manipulations politiques qui s'exacerbent dans les grandes périodes de tension politique. Ce sont elles qui conduirent à l'implosion du MJA, puis du SNJ. Dernière tentative d'organisation, la FNJA veut se recentrer sur la seule défense des intérêts purement professionnels des journalistes. Peut-elle redonner un nouveau souffle au syndicalisme ? Rabah Abdellah qui a des années durant dirigé le SNJ (Syndicat national des journalistes) n'est pas optimiste. «Il faut remarquer que le seul secteur privé où existent des sections syndicales reste la presse et les embûches ne manquaient pas», nous dit-il. C'est la seule exception. «Sinon la peur du patron reste très forte. Au mieux, les journalistes nous voyaient comme une structure qui doit régler à leur place les problèmes qu'ils rencontrent sans qu'ils ne bougent le petit doigt». L'homme est sceptique sur l'émergence d'un mouvement syndical autonome. L'actuel secrétaire général du SNJ, M. Amarni, est moins pessimiste. «Certes, nous travaillons dans l'adversité. Songez que depuis dix ans, nous n'arrivons même pas à obtenir un siège. Pour autant nous sommes présents avec des actions peu médiatisées comme l'assistance judiciaire à des confrères poursuivis pour diffamation. Nous avons été également partie prenante de l'élaboration du statut du journaliste promulgué en 2008». L'action syndicale dans les rédactions semble davantage efficace quand elle se concentre d'abord sur l'amélioration des conditions sociales de l'exercice du journalisme. Suffit-elle ?