Photo : Mahdi I. A l'appel de leurs trois syndicats, Fédération nationale artisans chauffeurs de taxis affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), l'Union nationale des chauffeurs de taxis et le Syndicat national des transporteurs terrestres (UGTA), les chauffeurs de taxis et transporteurs terrestres observeront à partir d'aujourd'hui une grève nationale de deux jours. Toutefois, l'aile de l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) représentée par M. Boulenouar conteste ce mouvement. «Ce débrayage, ultime recours de notre corporation, intervient suite au mutisme du ministère des Transports face à nos correspondances relatives à nos préoccupations. Un préavis de grève a été déposé en date du 11 janvier courant», a expliqué Hocine Ait Brahim, p orte-parole des trois syndicats. Une rencontre avec les responsables du secteur a eu lieu le 21 janvier dernier «mais sans aucun résultat, ceci nous a contraints à maintenir la grève qu'on peut geler si le ministère des Transports et celui des Finances daignent nous répondre positivement», précise M. Ait Brahim. Selon le porte-parole, cette grève s'appuie sur trois points essentiels. Il s'agit des dettes fiscales cumulées depuis 1993, de la redynamisation de la Commission nationale technique et l'annulation de la loi 09-278 de juin 2009. Pour M. Ait Brahim, les arriérés des impôts cumulés depuis 1993, date de l'instauration de la TVA (10%) et la taxe sur le chiffre d'affaires à la place de la somme forfaitaire de 925 DA payée tous les trois mois, constituent un véritable poids pour les chauffeurs de taxis qui n'étaient pas informés de sa mise en place. A ce sujet, ils demandent une amnistie fiscale. Le deuxième point c'est la réactivation de la commission nationale d'évaluation instaurée en 1989 que les syndicats considèrent seule habilitée à étudier la probabilité d'ouverture de nouvelles lignes d'exploitation. «Car la loi de 2009 qui ouvre droit à l'investissement dans le transport terrestre risque d'accorder des licences d'exploitation sur des lignes saturées et contribuer ainsi à l'émergence de problèmes de stationnement et d'accidents», estime le porte-parole. L'autre point invoqué par M. Ait Brahim correspond au statut particulier des taxis réclamé depuis fort longtemps pour mieux organiser l'activité. Du côté de l'UGCAA, son porte-parole, M. Boulenouar, on estime que «ce débrayage ne fait pas l'unanimité et risque de ne pas connaître une grande participation». «Le problème des taxis et des transporteurs n'est pas seulement situé au niveau du ministère des Transports qui depuis 2009 a instauré des dispositions en vue d'organiser la corporation qui n'offre pas le véritable visage d'un service public tant réclamé aussi bien par le client que par les autorités», soutient-il, tout en affirmant que les problèmes vécus par la corporation est «une affaire de tous les secteurs, y compris les collectivités locales pour ce qui est des arrêts, des aires de stationnement et des clandestins qui empiètent sur le gagne-pain des taxis». Nos contacts pour connaître la réaction du ministère des Transports sont restés vains.