La normalisation bilatérale est de nature à enclencher le processus de règlement de la question sensible du Darfour et, au-delà, du Sud soumis à référendum. L'espoir renaît. Au cœur des convoitises des grandes puissances, le Darfour connaît une nouvelle dynamique de rapprochement. C'est «en colombe » que le chef de l'Etat tchadien, Idriss Deby Itno, a atterri, pour la première fois depuis 6 ans, à Khartoum, pour marquer « une volonté sincère, honnête vers la paix » et tourner définitivement la page houleuse du lourd contentieux générant une période d'instabilité chronique. De nouvelles perspectives s'ouvrent à la lumière de cette convergence soudano-tchadienne et des mises à plat des divergences nourries à l'aune des tentatives de déstabilisation menées, par rebelles interposés. L'ère de la détente impulse une dynamique de normalisation. «Nous allons complètement tourner la page », assure le président soudanais Omar El Béchir lors d'un discours dans le «pavillon de l'amitié», centre des Congrès de Khartoum. « Nous nous sommes retrouvés souvent. Nous avons signé beaucoup d'accords. Nous avons discuté, mis en place des commissions pour travailler », précise Deby. Outre la réactivation de l'accord de normalisation assorti du « protocole de sécurisation des frontières », signé à la mi-janvier à N'Djaména, et de « l'accord de Dakar » de non-agression, des projets de développement conjoints vont être mis en oeuvre dans les zones frontalières afin d'aider les populations affectées par le conflit au Darfour. Suffisant. « «Une accalmie ne suffit pas. Quelles que soit leurs qualités, les accords et les protocoles seuls ne peuvent ramener la confiance si le politique n'y met pas du sien. Il est temps de nous surpasser pour sceller cette paix», a déclaré Deby suggérant de transformer « l'accalmie actuelle en paix définitive». L'optimisme est de retour dans les deux capitales confortées dans la voie du rapprochement par le soutien de l'émissaire américain pour le Soudan, Scott Gration, attaché à la fin du « cycle de l'insécurité ». L'OCI (Organisation de la conférence islamique) s'est félicité, quant à elle, du processus de retrouvailles entre les deux pays. La paix à portée de main favorise indubitablement un apaisement sur tous les fronts. Car, la normalisation bilatérale est de nature à enclencher le processus de règlement de la question sensible du Darfour et, au delà, du Sud soumis à référendum. Fini le temps de la discorde ?