Par-delà le premier test électoral, l‘enjeu primordial porte sur le devenir d'un Etat confronté aux questions pertinentes liées à la paix, à la stabilité et à la réconciliation nationale. La campagne électorale pour les présidentielles, les législatives et les régionales est lancée. Après avoir été repoussé à deux reprises, cette consultation à tous les niveaux marque un retour à la vie démocratique dans un pays sollicité par des défis importants : ceux de l'unité nationale et de la stabilité menacées la montée de la contestation au sud et l'abcès de fixation au Darfour de toutes les ingérences extérieurs et de la déstabilisation. La locomotive se met en branle pour conforter le processus de normalisation à la soudanaise à même de promouvoir une ère de concorde et de réconciliation. Dans cette compétition, l'urne de la légitimité démocratique ferme la parenthèse du coup d'Etat de 1989. Elle participe efficacement au remodelage de la maison soudanaise. Pour symbolique qu'elles soient, la réunification de la Umma, le grand parti d'opposition déjà vainqueur des législatives de 1986, consacrent indubitablement le retour au consensus à ancrage perceptible dans une représentation plurielle et ouverte. Autour du candidat du parti au pouvoir, le président sortant Omar El Béchir, l'opposition se présente en force en alternatives crédibles pour dessiner et influer sur la formation du nouveau paysage politique dominée par l'entrée en course des islamistes (le parti du congrès national d'Omar El Béchir, le parti du congrès populaire d'Abdallah Deng Nhial), des sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan de Yasser Arman, des unionistes (la Umma de Sadek El Mehdi et de Mubarak al-Fadil), des mouvements de gauche (le parti communiste d'Ibrahim Nugud, l'Union socialiste et démocrate soudanaise de Fatima Ahmed Abdelmahmoud, les Forces démocratiques nouvelles de Fatima Ahmed Abdelmahmoud) et des indépendants. Les retrouvailles de la grande famille soudanaise scellent l'avènement d'un ordre interne nouveau fondé sur le libre choix populaire. Par-delà le premier test électoral, l‘enjeu primordial porte sur le devenir d'un Etat confronté aux questions pertinentes liées à la paix, à la stabilité et à la réconciliation nationale. La démarche référendaire au Sud et la crise au Darfour installent le Soudan dans le chantier de la reconstruction nationale aux antipodes des tendances manipulatoires et ouvertement destabilisatrices.