Ces élections législatives détermineront qui gouverne l'Irak au moment où les troupes américaines se préparent à se retirer d'ici à fin 2011. Les violences n'ont pas cédé le terrain à la campagne électorale qui a débuté vendredi. Pas moins de cinq attentats à la bombe ont été perpétrés samedi contre des permanences électorales de partis laïcs à Bagdad. Pour Moutlaq, un dirigeant du Front du dialogue national qui fait partie du Bloc irakien que conduit Iyad Allaoui, l'ancien Premier ministre, ces attentats ont l'effet du «coup de grâce du processus politique et le suicide de la démocratie en Irak». Les doutes sur le bon déroulement du scrutin subsistent ailleurs aussi. Le Bloc irakien (Iraqiya), principale liste laïque en lice pour le scrutin, a décidé de suspendre sa campagne électorale en attendant les résultats de ses requêtes auprès des plus hautes autorités de l'Etat, de la Cour suprême et de sa demande d'une convocation urgente du Parlement, selon la députée Mayssoune al-Damaloudji. Cette série de divergences et de violences serait-elle le résultat du faux pas de la commission électorale qui, dans sa campagne de débaassification, en excluant 511 candidats, a réduit à néant de Washington qui dans les efforts de réconciliation a envoyé son vice-Président M. Biden à la rescousse du processus électoral ? Sous cette pression, le panel de sept juges du comité pour la responsabilité et la justice a repêché 26 candidats. Pour «couronner» le tout, la branche d'Al Qaïda en Irak menace d'empêcher le déroulement des élections. Son chef présumé Abou Omar al-Bagdadi, dans un message audio, a qualifié le scrutin de «crime politique» manigancé par les chiites. «Nous avons décidé d'empêcher ces élections par tous les moyens possibles, principalement par des moyens militaires», a-t-il assuré. Ces élections législatives détermineront qui gouverne l'Irak au moment où les troupes américaines se préparent à se retirer d'ici à fin 2011 et où de grands projets pétroliers sont mis en route. S'il est globalement accepté, le scrutin peut contribuer à apaiser les tensions entre chiites et sunnites, mais s'ils le jugent inéquitable, l'Irak risque de sombrer dans le chaos. Ahmad Chalabi, l'instigateur de l'invasion américaine en 2003, s'en lave les mains. Il met tous les échecs éventuels sur les «pressions» exercées par Washington sur Bagdad.