Photo : Slimane Sari. C'est un homme serein et confiant que la presse algérienne a rencontré au siège de la présidence de la Rasd, en marge des festivités du Sahara Marathon clôturé En apothéose. Le déroulement dans de bonnes conditions de la 10e édition a suscité la satisfaction du président sahraoui échangeant dans la bonne humeur de vifs propos avec ses invités du jour. La décennie marathonienne a porté haut l'idéal d'un peuple désormais assuré d'une solidarité grandissante de la communauté internationale de plus en plus rétive aux marques d'ignominie de l'occupant versé dans la barbarie intégrale et les violations massives des droits de l'homme dans les territoires occupés en «intifada pour l'indépendance» jamais tarie. Le combat d'avant-garde de la «Ghandi sahraouie» a révélé la face hideuse du colonialisme marocain croulant sous les mythes ébranlés vantant les vertus édulcorés du «modèle de démocratie et de stabilité» dans la région. La page noire enfin tournée ? Le royaume du mensonge et des chimères éculées a tout essayé. Du déni de justice et du fait national sahraoui, la tendance manipulatoire outrancière a vainement tenté de vendre le produit périmé du «référendum confirmatif», prôné par feu Hassan II, suivie de «l'autonomie» fictive et de la «régionalisation». La manœuvre dilatoire de dernière heure s'accroche à l'idée visant à lier l'indépendance sahraouie au risque d'instabilité dans la région et en Europe. Ce en quoi, la fulgurante répartie du président sahraoui rétablie la vérité historique dans ses justes proportions légitimées par l'avis consultatif de la CIJ, des différentes résolutions de l'assemblée générale et du Conseil de sécurité, de la charte de l'ONU et des principes de l'OUA-UA défendant le respect des frontières héritées du colonialisme. La consécration internationale de la question sahraouie rend caduque les contorsions du royaume à bout d'argument et de souffle. Pour Mohamed Abdelaziz, la crise d'instabilité et d'insécurité est plutôt le fait d'une occupation reconnue internationalement illégale. Elle ne peut se résoudre que dans le respect du doit à l'autodétermination et de la préservation de l'intangibilité des frontières. L'optimisme du président sahraoui est toutefois de rigueur. Il se fonde sur les résultats positifs du rendez-vous de Cheswester qui a permis de reprendre le fil rompu des négociations et le retour programmé de Christopher Ross dans la région, attendu le mois de mars. Un tel climat favorise un approfondissement des questions liées aux droits de l'homme, au rôle originel de la Minurso mandatée pour préparer les conditions d'application du référendum onusien. «Nous revendiquons l'élargissement des prérogatives de la Minurso appelée à mette en place les mécanismes de défense des Sahraouis». Le combat d'Aminatou, le cas des 7 militants illégalement détenus et menacés de passer au tribunal militaire, les 150 prisonniers politiques sahraouis et la répression inhumaine de l'intifadha de l'indépendance» dans les territoires occupés rendent pertinentes et accrues l'exigence des pressions et de l'intervention de la communauté internationale. Mais, il est de bon ton de tirer une satisfaction mesurée de l'apport «constructif» de l'administration d'Obama qui a contribué efficacement au règlement de la crise humanitaire de Lanzarote et à insuffler une nouvelle dynamique au processus de négociations «informelles» sous l'égide de Christopher Rosser. Demain, un jour nouveau ?